Le haut fourneau

> La Fresneda (Teruel) – 120 km
Sommaire

Lundi. Levé vers 7 h 15, je suis prêt à 9 h. Passant acheter une baguette à l’accueil, j’y croise la jeune Manon, connue la semaine dernière. Évidemment, je passe saluer la famille, toujours aussi sympathique. Je suis donc en route à 9 h 15.

Je roule les premiers kilomètres sur une petite route facile et calme avant de rejoindre la N-232. Là, il y a pas mal plus de circulation, mais un bon accotement. Ça monte régulièrement, avec une petite descente à l’occasion.

Surtout, c’est bien chaud, avec un thermomètre qui se tient entre 30° et 35° toute la journée. Le soleil plombe et mes bouteilles se vident plutôt rapidement même si je ménage mon eau pour me rendre au prochain ravitaillement. En revanche, je profite régulièrement des mûres, délicieuses mais dangereuses avec un plant épineux de partout.

Comme prévu, les paysages sont très beaux et très ouverts : plus je monte, plus la végétation diminue en taille et en verdure. Je longe un bout de temps la large rivière de Cervera, complètement à sec comme pratiquement tous les cours d’eau de la région. Impressionnant.

Vers midi, ça commence à monter plus sérieusement. Après un pont étroit, des lacets, puis un beau petit col comme je les aime. Il n’est ni très haut ni difficile, mais c’est franchement magnifique. Une différence par rapport aux autres cols : tout est sec, il n’y a pas d’eau nulle part. Mais plusieurs automobilistes m’encouragent au passage, un soutien apprécié.

Après un petit plateau et une bonne descente, c’est Morella. Wow ! Juchée sur une bonne colline, la ville est dominée par un énorme château médiéval et cernée d’une impressionnante fortification. Il y a même des sections de ce qui semble être un aqueduc romain. Je refais le plein d’eau à une station service, mais l’épicerie est fermée pour le moment.

J’ai tout le temps d’admirer la ville, car elle est au pied d’une montée de quelques kilomètres. Sur la crête, des éoliennes à perte de vue. Et après, toute une descente ! La route est belle, le vent me pousse et j’y atteins 69,3 km/h, non sans une pensée pour Pierre-Andrea, autre fils de mes amis Jean-Pierre et Diane, qui a récemment chuté en vélo à haute vitesse pour se ramasser à l’hôpital.

Je me rends intact en bas de la côte. Là, la route est en reconstruction, mais ça ne dérange pas puisque l’ancienne est toujours en place, étroite, sinueuse mais bien pavée.

Prochain village : Montroyo. Plein d’eau, bien sûr, mais épicerie fermée. Problème : mes réserves sont basses. Je quitte la N-232 pour la A-1414, une route régionale. Elle commence par une rapide descente, puis un bout de vallée et une bonne montée. Et on recommence. Toujours, les paysages sont magnifiques, mais le temps avance et je m’inquiète pour la bouffe.

À Fuentespalda, un passant confirme mes inquiétudes : c’est jour de fête nationale. Vais-je jeûner ce soir? En attendant, une plus grosse montée, puis une grande descente me mènent dans une autre vallée et à Valderrobres, village magnifique lui aussi.

Toujours, l’épicerie est fermée. En approchant du centre touristique, je croise des gens avec un sac de victuailles. Un gros dépanneur est ouvert : j’y achète l’essentiel.

Le ciel s’est couvert et des averses circulent un peu partout. Je croise l’entrée du camping local, mais je décide de poursuivre jusqu’à celui de La Fresneda, que j’avais bien apprécié. Bon plan : l’accueil est toujours à la hauteur, ma place dans le stationnement est disponible et la pluie n’est pas encore arrivée.

J’ai le temps de tout installer et de manger alors que quelques éclairs illuminent le ciel maintenant bien noir. Ensuite, je suis à l’intérieur pour vaisselle, douche et journal. En revanche, pas de rencontre notable ce soir. Quand tout est complété, je retrouve ma tente, humide à l’extérieur, sèche à l’intérieur, avec délices.


km jour : 119,3
km total : 3176
départ / arrivée : 9 h 15 / 20 h 45
temps déplacement : 8 : 03
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : 69,3
camping : 13,65 €