Où est le camping ?

> Fraga (Zaragoza) – 115 km
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Dimanche. Nuit fraîche et humide pour le double toit, qui séchera ce soir. Je suis debout à 7 h et je termine la mise à jour du journal, arrêtée hier faute de lumière. Je n’ai qu’un seul visiteur, un homme gentil qui me raconte une histoire en espagnol que je ne comprends pas. À 9 h 15, je prends la route.

Je reviens au village de Ponts afin de consulter Internet, reconnecté ce matin. En plus des courriels, je découvre une information précieuse : Google annonce un camping à Lleida, ce qui me ferait une journée de 70 km, un vrai congé. C’est parfait pour moi : j’y vais.

Je profite aussi de la boulangerie pour le pain et de la fontaine pour refaire le plein d’eau – ici, je n’en ai jamais trop. Malheureusement, comme c’est dimanche, l’épicerie est fermée. Elle ouvre au moment où je me prépare à partir, alors je peux commencer mon trajet avec l’essentiel pour la journée.

Il n’y a toujours qu’une seule route, facile et large, avec de longues montées et descentes. Les villages perchés se succèdent, spectaculaires, mais la route les contourne : il faut faire un détour pour y entrer. Je fais ce détour à Artesa de Segre.

À côté de Foradada, un groupe de cyclistes lycra est en balade et nous échangeons dans un français minimal, mais chaleureusement. À Cubells, il y a enfin une option à la route principale : un petit chemin tortueux descend vers Montgai. Le trajet est vraiment joli, et je profite de l’ombre d’un mur pour manger un peu : le soleil est vraiment violent.

 Vers Balager, une ville plus importante autour de laquelle les industries sont nombreuses, et plus loin, la route n’a presque plus de relief. Je vois s’éloigner les montagnes avec nostalgie.

J’arrive à Lleida vers 16 h 30, après une journée bien raisonnable d’à peine 75 km, et je me mets à la recherche du camping. En pure perte : il n’y en a pas, il n’y a à l’adresse indiquée qu’un bureau – fermé, évidemment – fédérant les hébergements de la région. Que faire ? Les batteries de mes appareils sont en baisse, une douche serait plus qu’appréciée et je sens la fatigue.

Deux jeunes cyclistes de Barcelone font le plein d’eau tout près. Ils prévoient se rendre à Fraga, 25 km plus loin, où il y a un camping. C’est reparti.

À la sortie de la ville, une flèche indique un itinéraire cyclable vers un village où je dois passer. La route qui serpente entre les arbres fruitiers est jolie, tranquille et rapide… mais se détériore pour devenir mauvais gravier. Je m’informe, et je reviens sur mes pas pour reprendre la route principale.

Là, nouvel obstacle : selon la carte, je devrais passer sur une autoroute, ce qui est interdit et assez dangereux. On verra.

Pour un bout, je roule sur une voie de service. Quand elle se termine, une affiche indique un itinéraire vélo/rando par une petite route goudronnée. Le goudron ne dure qu’un temps, et une solide montée sur un gravier rond qui fait déraper mon vélo se révèle être la seule option. En haut, le goudron est de retour pour la descente vers la voie de service.

Et ça remonte pour passer en haut d’une colline par un petit tunnel et redescendre vers un paysage de western. Une série de flèches indiquent le camping. Après une cour d’usine, le chemin passe à flanc de montagne pour aboutir sur un petit plateau avec vue sur la vallée.

Je m’installe et je fais le minimum requis – repas, douche, lavage et archivage des photos – avant de me coucher dans une tente encore chaude.


km jour : 118,2
km total : 2562
départ / arrivée : 9 h 15 / 20 h 45
temps déplacement : 7 : 27
vitesse moyenne : 15,8
vitesse maximale : 45,8
camping : 13,65 €