> Bellver de Cerdanya (Cerdanya) – 70 km
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Vendredi. Comme prévu, il a plu une bonne partie de la nuit, parfois assez fort. Dehors, tout est trempé ; dans ma tente, tout est sec. Merci, tente. Bien programmé, je m’éveille à l’heure habituelle, mais comme j’avais décidé de me lever plus tard, je me rendors jusqu’à 9 h. Il est donc 10 h 45 quand je prends la route sous un ciel encore nuageux mais dans lequel quelques percées bleues indiquent le programme. Effectivement, ça se dégage rapidement.
Il fait frais, environ 15°, et il vente dans mon dos, deux conditions favorables pour la montée du col de Puymorens, la première étape de la journée. Après les cols suisses, je m’étais préparé à une dure montée, mais il n’en est rien : c’est doux et facile, en y mettant le temps.
Jusqu’à l’Hospitalet-prés-l’Andorre – oui, c’est le nom du village –, la circulation sur la route étroite est dense, mais au village deux choix s’offrent pour monter, et cette portion est remarquablement calme. Les paysages s’ouvrent, c’est vraiment beau, mais ce n’est pas l’éblouissement suisse. C’est vrai que l’altitude est moindre.
Plus haut, au-dessus de l’entrée du tunnel, les deux routes se rejoignent et ça redevient dense, puis je passe l’intersection vers Andorre et le calme est de retour sur une route plus large. J’atteins le sommet, à 1915 m, sans aucune difficulté notable.
Un couple en VR se prépare à pique-niquer. Nous échangeons quelques mots, et ils m’invitent à manger mon lunch à leur table. Serge et Lydie habitent près de l’Atlantique et voyagent au hasard des cartes. Conversation chaleureuse malgré le vent frais qui souffle fort, avec un panorama à la hauteur.
Je repars avec un manteau, car ça descend solide. Autant la montée avait été plus discrète, autant la descente est spectaculaire. Ce n’est pas très abrupt, mais la route et le paysage sont mémorables, car la paroi de la montagne est à pic. J’apprécie à nouveau les excellents freins du vélo.
Après Porté-Puymorens, la route s’engage dans le canyon de la rivière Carol. Avec la pente et le vent de dos, ça descend tout seul. La vallée s’élargit tranquillement. À Latour-de-Carol, je prends une toute petite route. Grâce à deux cyclistes, j’apprends que je suis à 100 m de l’Espagne. Sans eux, je n’aurais jamais réalisé qu’il y avait une frontière.
J’entre à Puigcerda sous un soleil brûlant et je me mets à la recherche d’une carte, un défi qui prend du temps et un peu de créativité, puisque je ne parle pas l’espagnol. J’en déniche une, pas parfaite mais utilisable.
Comme je préfère les petites routes, j’en repère une qui traverse petits villages et champs dans la vallée du Segre, que j’ai choisi de suivre. C’est de toute beauté avec les hautes montagnes qui cernent la vallée.
Un cycliste qui connait quelques mots de français m’indique un camping à la sortie de Bellver de Cherdanya, très joli village perché sur une colline à côté de la rivière. Je m’y rends et m’installe, désolé de ne pouvoir communiquer avec les gens qui m’entourent. Avec la nuit, la température baisse rapidement. C’est assez normal : la vallée est à plus de 1000 m d’altitude. La nuit sera appréciée.
km jour : 67,5
km total : 2342
départ / arrivée : 7 h 45 / 19 h 10
temps déplacement : 5 : 50
vitesse moyenne : 11,6
vitesse maximale : 57,9
camping : 13,00 €