La splendeur des hauteurs

> Grengiols – 80 km
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Lundi. Ce matin, ma tente est trempée de rosée. Je me prépare tranquillement, lui laissant le temps de sécher et saluant mes voisins. Ce sera une grosse journée, sous un soleil sans partage et cuisant, mais surtout avec l’ascension de Grimselpass, col majeur. Un panneau donne l’heure juste : ascension de 1650 m sur 30 km.

Au début, je roule dans la plaine, mais ça ne dure pas. Les premières montées sont faciles, mais mon vélo continue à louvoyer, ce qui est assez inquiétant avec les descentes à venir. J’ai une idée que je vérifie et qui s’avère juste : mon pneu arrière est mal positionné sur la jante. Je croise rapidement un atelier qui me laisse utiliser leur compresseur, alors je dégonfle mon pneu, le replace le mieux possible et le regonfle. Ça semble mieux, le vrai test se fera en descendant Grimselpass.

En attendant, il faut le monter. C’est une entreprise de longue haleine, entrecoupée de très nombreuses pauses repos et photos. Chaque tour de roue révèle de nouvelles merveilles.

Au début, je traverse une campagne pentue, puis les arbres diminuent, remplacés par des prairies constellées de fleurs multicolores, puis des roches avec des plaques de neige et, près du col, plusieurs barrages qui fournissent une partie de l’électricité du pays. Côté route, c’est parfois acrobatique, avec des lacets accrochés à des parois abruptes, des tunnels, des virages et de bonnes pentes. Chapeau aux constructeurs !

J’avance à pas de tortue. Les installations de transport d’électricité envahissent le paysage. Et il faut être très vigilant : la circulation est dense, constituée pour moitié de grosses motos rugissantes. Et c’est le défilé des voitures de grand luxe. Quand les voitures s’absentent, je goûte les chants des cascades et des oiseaux.

Il est plus de 16 h quand j’atteins enfin le sommet, à 2164 m. C’est splendide partout. J’ai monté très lentement, en 7 heures pour 35 km et une moyenne au compteur de 8,5 km/h. Je prends une bonne pause, un autre repas et encore des photos

Ensuite, je me lance dans cette descente plus que spectaculaire où la route s’accroche à même une paroi presque verticale. Quelles vues ! En particulier, on voit la montée vers Furkapass et Andermatt, ainsi que ce qui reste du Rhonegletscher, le glacier à la source du Rhône mis à mal par les changements climatiques.

Joie ! Mon vélo roule droit, enfin, ma réparation de ce matin a fait effet. Je peux profiter, avec prudence, de cette descente fabuleuse jusqu’à Gletch, puis vers la vallée en suivant le Rhône, ici torrent impétueux. Il fait beau, le vent est bon, je poursuis de village en village, avec parfois des descentes abruptes, et au passage une pause sur un pont suspendu, jusqu’à Grengiols où je retrouve un camping modeste et calme. J’y rencontre deux randonneurs descendus des montagnes et des glaciers, ainsi qu’une famille dont le père est québécois. Je plante ma tente à quelques mètres du Rhône, dont les rapides couvrent le bruit de la route, pour profiter d’une bonne nuit.


km jour : 80,0
km total : 1115
départ / arrivée : 9 h 00 / 20 h 30
temps déplacement : 6 : 35
vitesse moyenne : 12,1
vitesse maximale : 55,8
camping : 6 chf