Dunes, falaises et horizon

> Cavendish – 70 km
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Mardi. Après une nuit de forte rosée qui a bien trempé le double toit, le ciel est complètement dégagé. C’est une journée splendide et chaude qui commence.

Avant de partir, je règle un point important : mon retour à Montréal. Je prendrai le train à Moncton dimanche en fin de journée car il ne circule que quelques jours par semaine. Comme la transaction Web ne fonctionne pas, je dois régler par téléphone. Un avantage : c’est environ 100 $ moins cher…

Je pars donc tard avec une tente bien séchée. Aujourd’hui, le programme est léger. Le Parc national de l’ÎPE couvre trois secteurs de la côte, mais je ne visiterai pas le secteur est. À vélo, l’accès est gratuit. Ce que j’en vois est parfait avec son relief facile et un trajet exclusivement sur  pistes cyclables.

Je commence par le secteur de Brackley-Dalvay, au centre, avec ses dunes et ses longues plages. Je prends mon temps. Je profite de presque tous les points de vue.

Partout, il y a des accès à des plages magnifiques… et fréquentées, accessibles par des sentiers bien délimités. Entre la route et la mer, il y a des dunes extrêmement sensibles au piétinement, alors il est vital de guider précisément les pas des vacanciers.

Je passe à vélo sur le sentier Bubbling Springs. C’est joli, mais je ne m’arrête pratiquement pas car les moustiques y sont nombreux et voraces. Au bout de la boucle, il y a une source alimentée par des veines souterraines qui sortent à travers le sable, d’où le nom du sentier. Même chargé, mon vélo est efficace sur ce sentier un peu accidenté.

Je croise trois cyclotouristes – denrée rare cet été –, dont Michael, parti de Toronto. Il voyage léger puisqu’il ne campe pas, mais c’est un bon périple. Évidemment, nous discutons itinéraires.

En passant près d’un camping, je fais une pause eau. Une jeune femme s’approche et s’intéresse aux voyages à vélo. Nadine semble bien tentée de partir ainsi. Bonne route.

Plus loin, je fais un détour pour aller rouler sur l’Île Robinsons. En y arrivant, je jase assez longuement avec Frédéric, autre adepte du vélo. Le tout nouveau sentier de 5 km offre des obstacles pour adeptes du vélo de montagne, mais avec la charge je préfère les contourner. C’est une balade très agréable.

Pour rejoindre l’autre partie du Parc, toute proche à vol d’oiseau, il faut reprendre la route pour contourner la Baie Rustico, une affaire d’environ 20 km. En cours de route, je constate qu’une pièce de mon pédalier se dévisse. C’est une réparation très simple, vite réalisée.

Une dame s’approche pour voir si j’ai besoin d’aide. Rapidement, nos passons au français, puisque Yvonne est acadienne. Veuve et ancienne enseignante, elle s’occupe de son jardin et accueille bien le cycliste de passage.

Vers 15 h 30, je passe le seuil des 3000 km. Je bats mes records de distance en un été.

À North Rustico, je fais mon épicerie. Coincé dans le panier, mon cyclomètre se remet à zéro. Pas de statistiques aujourd’hui.

De retour dans le Parc, secteur Cavendish (ouest), je me retrouve dans un autre environnement, fait de spectaculaires falaises de grès d’un rouge étonnant, sculptées par la mer. C’est magnifique ! Je prends plusieurs photos même si le soleil se cache  tranquillement dans les nuages.

Le territoire est marqué par la mémoire de Lucy Maud Montgomery qui a trouvé ici l’inspiration pour son célèbre roman « Anne… La maison aux pignons verts » et attire toujours les foules.

Il se fait déjà tard. Malheureusement, il n’y a plus de place au camping du parc, alors je plante ma tente juste à côté dans un énorme camping trop cher. Mais la pluie s’annonce…

Il y a plusieurs québécois, certains viennent me voir, intéressés par mon périple. Je ne veille pas tard, le journal attendra. Pour le moment, la tente est sèche, mais ça ne devrait pas durer.


km jour : 69,0
km total : 3032
départ / arrivée : 10 h 30 / 19 h 00
camping : 39 $