> Wood Island East – 155 km > traversier – 22 km
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Dimanche. Je m’éveille peu après 6 h. À nouveau, le ciel est bien gris et la météo prévoit de la pluie, mais c’est sec ce matin. Je range mon matériel rapidement afin qu’il reste à l’abri. Je suis donc en route peu après 7 h 30 avec l’idée de bien rouler avant la pluie et de profiter du vent de dos.
Le trajet est vallonné avec de belles vues à l’occasion. Au début, je roule sur une petite route bien tranquille, traversant de petits villages. Avant Antigonish, je fais un bout sur l’autoroute, faute d’alternative, mais je la quitte dès que possible.
En cours de route, j’étudie la carte. Le trajet suggéré après Antigonish longe la côte, mais une route alternative permet de sauver 35 km. C’est celle que je choisis. Je traverse une belle vallée aux maisons coquettes et fleuries qui mène à la côte.
Je passe un lieu nommé Doctors Brook, comme cette rivière de Terre-Neuve où nous avions photographié nos amis médecins en 1991. Arisaig, le village suivant, offre un petit parc pour pique-niquer – c’est l’heure, en plus – et de belles vues, dont je profite.
J’arrive à Lismore où une barricade indique « route barrée ». Je vais vérifier : il manque le pont sur le ruisseau. Je pourrais passer, mais il faudrait marcher dans l’eau. Avoir su, c’est ce que j’aurais fait : le long détour proposé fait 13 km, est beau mais assez montagneux.
La route me mène ensuite jusqu’à New Glasgow. C’est l’heure d’un autre repas – les kilomètres s’accumulent – et d’une épicerie. La pluie vient de commencer tranquillement et s’intensifie peu à peu alors que j’approche du traversier vers l’île-du-Prince-Edouard.
En passant sur la digue qui mène à Pictou, je dérange sans le vouloir une immense colonie de cormorans qui y est installée. Assez impressionnant. Comme je m’étais enquis de l’horaire, j’arrive sans stress bien à temps pour le départ de 18 h 15.
Une fois le vélo bien attaché sur le pont inférieur – il y a deux ponts de véhicules –, je monte au pont des passagers. Il n’est pas question de sortir, il mouille sérieusement. Pendant la traversée vers l’Île-du-Prince-Edouard, qui dure 75 minutes, je jase avec une famille de Repentigny. Lynn et Guy sont venus chercher leur fille Alexandrine qui vient de passer cinq semaines à Halifax pour peaufiner son anglais. Belle rencontre.
Quand je quitte le bateau, il est passé 19 h 30, il pleut de plus en plus… et il me faut me poser pour la nuit, après plus de 150 kilomètres au compteur.
Heureusement, j’ai déjà une carte routière de l’Île. Un parc provincial avec camping est tout près. Comme c’est le déluge, la préposée m’offre un tout petit chalet. Je n’hésite pas longtemps. C’est un peu plus cher, mais ce soir c’est le bon choix. J’ai la place pour sécher ce qui doit l’être, une table, deux chaises, de l’électricité… et j’entends la pluie crépiter sur le toit. Même mon vélo est à l’abri sur le balcon.
Je mange et m’organise à l’intérieur, ne sortant qu’une seule fois. C’est parfait comme ça : je suis en vacances. En revanche, je me couche tard puisque je suis arrivé tard.
Anecdotes. Après 155 km, je ne sens étonnamment aucune fatigue particulière et je n’arrête que parce que la nuit vient. Depuis trois ans, je n’ai pas mouillé mes souliers en randonnée, mais ce soir il s’en est fallu de peu : un ou deux kilomètres de plus après le bateau, et mes couvre chaussures auraient été submergés…
km jour : 154,3
km total : 2874
départ / arrivée : 7 h 30 / 20 h 00
temps déplacement : 8 : 14
vitesse moyenne : 18,7
vitesse maximale : 52,5
camping : 54 $