Western Brook Pond

> Green Point – 50 km
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Dimanche. Comme prévu, la nuit a été glaciale. J’avais envisagé de prendre une douche avant de me coucher, mais je me félicite d’avoir attendu à ce matin.

Je mets ma tente humide à sécher au soleil. À 9 h pile, mon voisin sort de sa roulotte pour démarrer sa génératrice – pour le café ou les rôties ? – en s’assurant que l’échappement n’aille pas vers lui. Évidemment, je « profite » du bruit et de l’odeur… Je m’enfuis au plus vite.

Je pensais régler les formalités pour un dodo à Western Brook Pond à l’accueil du camping, mais celui-ci est fermé. À Cow Head, l’épicerie est fermée aussi puisque c’est dimanche. Je réalise que je n’ai plus le journal du parc, donc de numéro de téléphone pour le Parc. Un homme me le donne, mais le cellulaire ne capte plus de signal.

Je poursuis ma route vers l’inconnu. En revenant dans le parc, un panneau indique « Broom Point » et la présence d’un animateur. Il me confirme le numéro de téléphone et il y a du signal. Un employé québécois me répond en français. Il n’est plus possible de dormir à Western Brook Pond à moins d’être engagé dans la traversée de l’arrière-pays en randonnée pédestre ; les campings sauvages me sont inaccessibles ; il reste la croisière, que je réserve pour 13 h 30.

J’ai du temps et je profite d’une longue visite privée avec Winston, l’animateur de Parcs Canada. C’est passionnant. Trois frères ont vécu ici six mois par an avec femmes et enfants de 1941 à 1976 et ont légué au parc le campement et tout l’équipement de pêche. J’ai droit aux détails et je peux ainsi mieux connaître le quotidien de ces gens à la vie rude.

À midi, je repars tranquillement vers Western Brook Pond en profitant des paysages ensoleillés. À partir du stationnement, bien rempli, je roule très tranquillement sur le sentier, puisqu’il y a beaucoup de piétons. C’est vraiment très beau : tantôt sur du gravier, tantôt sur des trottoirs de bois, nous passons boisés, étangs, tourbières et ruisseaux, avec devant nous le mur de montagnes entaillé par les glaciers.

Arrivé au pavillon d’accueil, je constate que l’accès aux splendeurs du fjord a un prix : 65 $. Ouf ! J’embarque sur le bateau et m’installe à l’avant, dégustant mon pique-nique au moment où nous appareillons.

Je passe la croisière en compagnie d’une famille du Saguenay : Luc et Nathalie, avec leurs ados Alexis et Catherine. Très sympathiques. D’ailleurs, nous avons des amis communs là-bas.

Nous entrons dans des splendeurs difficiles à décrire, slalomant entre les murs de pierre, les éboulis, les cascades découpés par soleil et ombres. C’est le temps de se remplir les yeux. Au bout du lac, une cascade plonge en éclaboussures à partir du haut d’une paroi verticale. Que c’est beau ! Nous avions vu ces panoramas en 1991, mais sous la pluie.

Au retour, nous faisons face à un vent froid venu de la mer. C’est plutôt rafraîchissant, mais toujours magnifique. De retour sur le sentier, je tente une petite boucle supplémentaire. C’est très beau, mais trop étroit : mes bagages ne passent pas, je reviens sur mes pas.

Peu après, je croise un autre cycliste bien chargé. Français d’origine, Arnaud habite Montréal et achève un séjour dans la région. Nous convenons de prendre un camping ensemble ce soir, à Green Point.

Je poursuis tranquillement ma route, superbe même si le ciel s’est partiellement voilé. Il y a du monde au camping, mais un très beau site est disponible. Je m’y installe tranquillement, bientôt rejoint par Arnaud.

Nous partons dès que possible – Arnaud devait laver quelques vêtements – vers une pointe voisine en marchant sur la plage de galets. C’est à nouveau magnifique. À destination, nous découvrons un important site fossilifère, et des vues imprenables sur le couchant.

Nous revenons au camping par la route et complétons le montage du campement. Je fais de petites réparations sur le vélo d’Arnaud puis nous choisissons l’abri communautaire pour manger en très agréable compagnie.

Un courriel d’Éric m’avise d’une panne de moteur du Bella Desgagnés. Espérons que ça ne sera pas trop long et compliqué à régler : leur travail est déjà assez exigeant.

Nous jasons un bout de temps, puis allons nous coucher dans nos tentes respectives. La nuit semble ne pas devoir être trop froide. Tant mieux : les vêtements d’Arnaud ne sont pas secs…


km jour : 49,5
km total : 1655
départ / arrivée : 9 h 15 / 18 h 00
temps déplacement : 5 : 17
vitesse moyenne : 16,2
vitesse maximale : 39,5
camping : 16 $