Terre-Neuve, sous le soleil

> Squid Cove – 55 km
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Vendredi. Ce matin, plusieurs passagers sont debout vers 5 h 30 pour voir le bateau quitter Saint-Augustin par un étroit chenal. La manœuvre et le site sont spectaculaires, et le soleil est de retour ! Évidemment, l’été local a ses caractéristiques – 6° et un bon vent – mais le moral des troupes remonte de quelques bons degrés.

M’étant couché pas mal tard, je retourne au dodo jusqu’à 8 h, puis descend déjeuner avec Michel, le guitariste d’hier, et sa femme Johanne. La commissaire vient me voir pour me remercier de ma participation à la soirée d’hier – plusieurs passagers font de même – et m’offre le dîner, puisque le bateau n’accostera qu’à midi. C’est très apprécié : la nourriture à bord est vraiment excellente… et mon éventuel repas du midi est dans le container avec les vélos.

Après le repas, je rejoins Michel et Johanne pour leur remettre le carnet de chants virtuel, et nous jasons un bout de temps avant que je retourne à ma cabine pour douche, ménage et ramassage : mon séjour sur le Bella Desgagnés tire à sa fin.

Au dîner, je suis toujours avec Michel et Johanne, et nous sommes servis par Éric, un peu fripé mais de très bonne humeur. Pendant le repas, le bateau accoste à Blanc-Sablon sous un soleil éclatant. C’est le temps des « au revoir » et du départ vers divers horizons.

Je retrouve mon vélo en parfait état, lui retrouve sa charge. Premier arrêt : le guichet du traversier vers Terre-Neuve, au coût étonnant de 6,60 $. Vraiment pas cher.

Je me dirige vers Blanc-Sablon et le Labrador, mais je rebrousse chemin avant de quitter le village : pas question de manquer le bateau. J’y entre et attache soigneusement mon vélo, alors que mes amis motocyclistes font de même avec leurs montures.

Le Apollo n’est définitivement pas le Bella Desgagnés. Ici, rien de luxueux : les coursives sont étroites et mal éclairées, franchement rustiques. Ce n’est pas grave, la traversée dure une heure et demie, que nous passons entièrement sur le pont, au grand soleil. C’est aussi le temps d’ajuster nos horloges : il y a un décalage horaire de 90 minutes entre les deux rives.

Quand nous accostons à St. Barbe, un autre bateau décharge sa cargaison, apparemment du sel en vrac.

Nous prenons tous la route. J’avais pensé arrêter à l’information touristique pour me changer et faire le plein d’eau, mais il n’y a rien.

Je me retrouve sur la route 430, dite « des Vikings », sous un soleil magnifique et poussé par le vent. Je traverse à toute vitesse des landes constellées de petits lacs, avec la mer à ma droite, brillante sous le soleil. Je reconnais les noms de lieux traversés il y déjà 24 ans. Ce n’est qu’à Plum Point, un village plus important, que je trouve une épicerie pour compléter mon approvisionnement et me changer.

Je roule ensuite sur un terrain vallonné, loin de la mer que je retrouve après Castors River. Un petit chemin part vers la droite : c’est un accès à la côte. J’y mange sur les galets, je plante ma tente et je m’installe pour la nuit sur un site splendide, illuminé par le soleil couchant. C’est parfait : il n’y a même pas de moustiques. Et comme le vent vient de l’est, je n’entends pas non plus les vagues. Ce n’est sûrement que partie remise.


km jour : 53,2
km total : 1458
départ / arrivée : 17 h 30 / 20 h 15
temps déplacement : 2 : 39
vitesse moyenne : 20,0
vitesse maximale : 44,8