Plages et épinettes

> Port-Cartier – 85 km

Mardi. Nuit parfaite, tente sèche, levé tôt par le soleil. Je profite de l’électricité pour mettre à jour mon journal, puis je me prépare pour ce qui devrait être une petite journée. Au moment de partir, mes voisins me donnent un bloc de leur cheddar bio, vraiment délicieux dès la première bouchée.

C’est chaud et brumeux. Pleuvra-t-il ? Pas maintenant, en tout cas. En avant-midi, j’ai un bon vent de dos, avec les bons et mauvais côtés : beaucoup de vitesse, mais des mouches à chevreuil qui réussissent à me suivre. En après-midi, j’ai le vent de face, avec les bons et mauvais côtés : moins de vitesse, mais pas non plus de mouches à chevreuil.

Entre les quelques villages, je roule en forêt. C’est généralement assez plat, donc facile. Autour des villages et en traversant les cours d’eau, il y a de jolies vues ; le reste du temps, il faut vraiment aimer les arbres à haute dose. Il y a un accotement environ la moitié du temps, mais la circulation est relativement légère maintenant. Je reste quand même vigilant.

Je prends une pause à Pointe-aux-Anglais, avec sa plage de sable fin et presque blanc. Vraiment très beau, avec l’horizon de mer. Mes voisins d’hier passent juste à ce moment-là… Un peu plus loin, j’arrête saluer deux auto-stoppeurs. Fabien et Marine habitent Marseille et ont décidé de voyager hors des sentiers battus. Très gentils eux aussi.

Je dîne au pont de la rivière Pentecôte, avec son delta de bancs de gravier et ses falaises de sable. Ensuite, je gravis la seule côte abrupte de la journée. Les genoux vont beaucoup mieux : j’ai à peine de petites douleurs intermittentes, rien de dérangeant. En revanche, je sens la fatigue d’hier et je vais me contenter d’une journée modeste.

Après ma dose d’épinette, j’arrive enfin à Port-Cartier. À l’information touristique, les trois jeunes préposés font un excellent boulot, très gentiment. À l’épicerie voisine, je fais le plein de fruits frais puis me dirige tranquillement vers le camping.

C’est très chaud partout. Après une collation de fraises savoureuses, je monte le camp, prends ma douche, lave mes vêtements de vélo et rédige le journal dans la salle communautaire. Il n’y a pas Internet ici non plus, mais je veux me préparer pour pouvoir envoyer un courriel rapidement demain si l’occasion se présente.

Je choisis de manger dans la salle communautaire. C’est plus simple et loin des bestioles. J’en profite, car je crois que les prochains jours seront différents.

J’essaie d’appeler mes frères. Je laisse des messages aux deux, et Gaétan me rappelle rapidement. Nous discutons de choses et d’autres, dont la pluie qui arrive ici pour la nuit. Il y a aussi le bateau familial qui, contre toute espérance, semble en voie de résurrection, et le problème de louvoiement de mon vélo, qui pourrait se corriger en transférant du poids vers l’arrière. Test à venir dès demain.

Il est près de 21 h, alors je me prépare pour une nuit de flotte. Avec une bonne tente, ce n’est jamais un problème.


km jour : 84,2
km total : 947
départ / arrivée : 9 h 30 / 15 h 40
temps déplacement : 4 : 40
vitesse moyenne : 18,0
vitesse maximale : 48,4
camping : 25 $