Les côtes de Baie-Comeau

> Baie-Trinité – 115 km
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Lundi. Nuit parfaite, tente sèche. Je déjeune avec Alain et Ariane, puis je me mets au journal. Mes voisins montent vers Manic 5, une bonne journée de route car le barrage est à plus de 200 km de la 138. Je quitte vers 9 h 30.

Il fait très beau, déjà chaud au soleil, et je profite du vent de dos. Après la rivière Manicouagan, je traverse la première partie de Baie-Comeau, prenant la piste cyclable quand je la trouve, puis longe la 138 par une belle piste en forêt. J’avais pensé aller à l’épicerie dans la deuxième moitié de la ville, mais zut, la route part immédiatement en forêt. Heureusement, j’ai des réserves et j’avais fait un petit arrêt dans une boulangerie.

À l’intersection, je m’informe du trajet à une cycliste. La visière de son casque, pourtant tout neuf, est brisée et lui bloque partiellement la vision. Je replace le tout temporairement avec du ruban gommé, à sa grande satisfaction.

Après quelques usines, je vais de côte en côte. Bien sûr, je marche plusieurs montées, mais ça avance bien. En plein bois, un panneau annonce la fin de la véloroute. Il y a un stationnement d’où part un sentier. J’hésite un peu, je verrouille mon vélo, et arrivent Roger et Diane qui m’offrent très gentiment de surveiller mon matériel, le temps que je puisse profiter du paysage.

C’est magnifique : le petit sentier, une passerelle en bois accrochée sur un cap au milieu des kalmias, domine la baie de Saint-Pancrace. Photos ! L’ancien stationnement n’existe plus, mais on a gagné au change. En revanche, l’accotement devient intermittent, demandant plus de vigilance.

La route descend vers le fleuve qu’elle longe jusqu’à Franquelin. J’y fais une mini épicerie – je ne verrai rien d’autre sur la route aujourd’hui –, je dîne à l’ombre et je retourne au dépanneur pour remplir mes bouteilles. La couleur de l’eau du robinet est plus que douteuse : elle n’est pas potable. À 200 m, il y a la source à Wallace, excellente.

Je repars dans les montagnes, alors que la route longe un chapelet de petits lacs, puis une longue descente rapide et un tunnel me ramènent à la côte, toujours magnifique. J’arrive déjà à Godbout, où j’avais pensé arrêter – j’ai 80 km dans les jambes – mais il est tôt et j’ai le goût de laisser les côtes derrière moi. Je repars.

La route en montagne reste très isolée, avec beaucoup de grosses montées et descentes. Il y a aussi de petites zones de travaux à surveiller.

Le soleil disparaît dans ses nuages, et je dois vivre avec d’autres nuages plus menaçants dans l’immédiat : les mouches noires sont sorties en force. Il me reste de belles descentes. Je passe l’intersection vers Pointe-des-Monts, puis j’arrive à Baie-Trinité et au camping, encore très cher. Il passe tout juste 18 h.

Je m’installe rapidement en mode « pluie et bibittes », car la tenancière me parle d’une prévision de pluie pour demain. En attendant, l’horizon est magnifique, avec les sommets des Chic-Chocs qui ferment encore ce qui est maintenant le Golfe du Saint-Laurent.

Après le repas, je veille avec mes voisins, Émilien et Chantale, producteurs laitiers biologiques dans Lotbinière. À l’époque, ils ont été des pionniers, et restent très heureux de leur décision. Leurs enfants, jeunes adultes, se préparent à reprendre la ferme. Issu d’une famille de 15, Émilien a un frère, Gilles, qui est évêque en Abitibi. À la tombée de la nuit, les escadrons de moustiques nous chassent, qui vers le VR, qui vers la tente.

Avant le dodo, il me reste la vaisselle et la douche. Comme j’ai de l’électricité dans ma tente, je charge mes appareils et je profite de ma musique avant de m’endormir un peu plus tard que d’habitude.


km jour : 113,9
km total : 863
départ / arrivée : 9 h 30 / 18 h 10
temps déplacement : 6 : 50
vitesse moyenne : 16,6
vitesse maximale : 69,4
camping : 27 $