L’avion, c’est compliqué

L’aéroport, fin du voyage…

> Maison (Montréal) – 15 km
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Jeudi. Je me lève 15 minutes avant l’heure prévue. En 45 minutes, je suis en route. Comme l’aéroport est à 4 km de l’hôtel, j’y suis avant 8 h. À 8 h 30, tout est prêt, emballé soigneusement.

Je me présente au comptoir d’enregistrement. Pour le vol et le vélo, tout va bien. Pour le réchaud, c’est une autre affaire : refus catégorique, même s’il n’y a plus aucune trace de carburant. Ça avait pourtant passé sans vrai problème à l’aller. Vraiment, c’est un peu fou.

C’est la dame du comptoir d’enregistrement qui me trouve une solution. Pour 50 $, UPS me le transportera à la maison. Ayoye !

Il ne reste plus qu’à aller à la porte d’embarquement. Ici, le WiFi fonctionne bien et j’ai du temps. J’envoie un courriel aux amis et j’entame le ménage des photos, puis c’est l’embarquement. L’avion décolle presque 30 minutes en retard, ce qui ne dérange rien.

Je suis avec un chimiste travaillant dans le pétrole qui prend un congé à Montréal, mais dans les avions chacun a son écran maintenant. De mon côté, je rédige – en musique – le journal des derniers jours. La prise de courant a cessé de fonctionner, mais ma batterie bien chargée devrait suffire pour la durée du vol. Le journal terminé, j’ai aussi le temps de faire un bon ménage des photos récentes.

Ça passe rapidement, et à 18 h 30 nous atterrissons sur une piste humide et un grand soleil. Comme il s’agit d’un vol intérieur, il n’y a pas de formalités de douane. Je récupère mon gros sac, puis mon vélo. Ce dernier a été passablement malmené dans le transport, mais il n’y a pas de dommages mécaniques. Je remonte le tout, regonfle les pneus et sors de l’aérogare par la piste cyclable habituelle.

Je suis tout proche de la maison. Ça pédale allègrement sur un trajet bien connu, mais la nuit tombe rapidement. Je dois allumer les lumières pour circuler en sécurité. J’arrive enfin à 20 h 45. Tout est bien en ordre, j’ai des messages de bienvenue de mes frères… et mon lit est très confortable. Mais je rêve déjà d’un nouveau voyage. Lequel ? Ce n’est pas l’important. Partir, découvrir, rencontrer, vivre, revenir, repartir. Bon plan.

km jour : 15,3
km total : 2964
temps de trajet : 0 : 53
vitesse moyenne : 18,0
vitesse maximale : 30,3

Sous un soleil ocre

La rivière Bow sous la fumée.

> Hôtel Acclaim (Calgary) – 125 km
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Mercredi. Dernière journée de route, déjà. Les bouchons d’oreilles sont un système assez génial : le bruit ambiant n’a pas troublé ma nuit. Je déjeune en compagnie de Denis, toujours agréable. Il songe à prendre la promenade des glaciers. Je lui souhaite de le faire.

Déjà, j’avais vidé et démonté mon réchaud hier soir en préparation du voyage en avion. Il me reste à me débarrasser du carburant excédentaire. Il m’en reste beaucoup, car mon réchaud est très frugal. C’est finalement le Canadian Tire local qui peut le prendre.

Je prends encore la route 1A, parallèle à la 1, l’autoroute. Au début, c’est une petite route tranquille entre les montagnes, avec quelques lacs, la rivière Bow et quelques usines. Il n’y a pas vraiment de villages, simplement quelques regroupements de maisons éparses entre les sections inhabitées et les ranchs.

Le ciel est étrange. Le soleil perce une sorte de brume qui lui donne une couleur rougeâtre. Peut-être des feux de forêt plus au nord ? En tout cas, ce ciel étrange persiste une bonne partie de la journée.

Tranquillement, les montagnes deviennent collines, puis vallons, mais la route reste très calme. Sur le bord d’un grand étang, un énorme centre de congrès est perdu au milieu de nulle part : c’est Kananaskis, où le gouvernement fédéral avait reçu à grands frais les leaders du monde occidental, bien loin des manifestations.

À partir de Morley, il y a un peu plus de circulation, mais rien de compliqué. Il y a toujours des montées et des descentes. Pas de terrain plat au menu, même si le paysage n’a plus de gros reliefs.

À Cochrane, ça change. La ville est dans une cuvette près de la rivière Bow, puis la route monte sur un haut plateau. Une grosse montée dans la chaleur. Maintenant, je roule sur une route à quatre voies avec terre-plein, puis, en approchant de la ville, carrément sur une autoroute. Pas confortable du tout, mais je n’ai aucune alternative connue.

À 16 h 30, je quitte l’autoroute, enfin. Le nez rivé sur ma petite carte et l’itinéraire – mais les yeux sur la route –, je roule sur de grands boulevards jusqu’à l’aéroport. Parfois, c’est relativement acceptable, mais parfois ça s’approche dangereusement de l’autoroute. Il y a parfois des pistes cyclables, mais comme elles s’écartent de mes axes connus je ne les suis pas longtemps. En plus, la ville est bâtie sur une série de vallons, alors je joue continuellement dans les reliefs.

Je rejoins enfin la route qui mène à l’aéroport. Et il a une piste cyclable. Afin de repérer le chemin pour demain, je me rends à l’aérogare. Il est déjà 18 h 30 et je me félicite d’avoir fait cet effort aujourd’hui : demain, il y aurait eu de gros risques de rater l’avion… et le stress lié.

J’ai 125 km dans les jambes aujourd’hui, 240 km en deux jours. Cette nuit, je dors donc à l’hôtel, car les campings sont beaucoup trop loin. C’est très cher – près de 200 $ – mais ce n’est heureusement que pour une nuit. Je peux entrer mon vélo dans la chambre, ce qui évite beaucoup de travail et de temps.

Après une précieuse et confortable douche, je vais manger au restaurant adjacent, un Pacini. C’est différent de mon ordinaire, vraiment bon – demi pizza et salade –, la serveuse est charmante, mais manger seul au resto n’est pas très intéressant en soi. Une fois, c’est assez.

Je prépare mon bagage pour demain et j’écris les résumés des dernières journées. Mon ordi est lent, il a plusieurs mises à jour à installer. Comme je suis fatigué aussi, je me couche dans le lit, mon premier depuis un mois. C’est bien, mais ça ne me manquait pas.

km jour : 126,4
km total : 2949
départ / arrivée : 9 h 00 / 19 h 00
temps de trajet : 7 : 49
vitesse moyenne : 16,1
vitesse maximale : 51,3
hôtel : 190 $

La belle vallée de la Bow

Le lac Herbert

> Wapiti Campground (Canmore) – 115 km
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Mardi. Je m’y attendais en voyant le dégagement s’opérer hier soir, et ça a été bien froid, un peu trop : j’aurais dû ajouter un autre polar. À mon lever, vers 6 h 30, mon thermomètre indique 5° !

Je m’habille chaudement et je me prépare sans bruit, puis je vais déjeuner dans l’abri. Avant de partir, je passe au site de camping : rien ne bouge. Tant mieux pour Diane et Danielle : elles se reposent.

Comme prévu, ça descend pas mal plus que ça monte, alors c’est facile. Au début, c’est encore glacial et j’apprécie les petites mitaines qui n’avaient pas encore servi. Plus tard, le grand soleil réchauffe tout et je me retrouve à pédaler vêtu comme d’habitude.

C’est à nouveau de magnifiques paysages que je traverse : montagnes majestueuses souvent couronnées de blanc, lacs émeraudes jouant avec les reflets, forêts, fleurs, ruisseaux… C’est un plaisir constant, surtout que les conditions sont parfaites côté lumière avec le soleil.

Le lac Herbert, miroir émeraude au creux des montagnes, est particulièrement spectaculaire. Alors que j’y prends une pause photo, un employé du parc veut savoir si j’ai vu un ours, mort ou blessé à la suite d’une collision. Il me demande de signaler tout ours.

Cinq minutes plus tard, un jeune ours grimpe dans un arbre à cinq mètres de moi. Je quitte rapidement les lieux !

Je suis à quelques minutes de la guérite où les voitures font la file pour entrer sur la route. J’y arrête pour signaler l’ours, qui semble connu, puis je prends la route 1, l’autoroute transcanadienne. À chaque entrée ou sortie, il y a des « Texas Rolls », une série de tuyaux perpendiculaires à la route au dessus d’un fossé. C’est un système pour empêcher les animaux de se rendre sur l’autoroute, mais ça pourrait être assez dangereux à vélo. Je les passe chaque fois à pieds.

Je reste à peine 3 km sur la 1, puisque je suis déjà à Lac Louise. L’information touristique me fournit une bonne carte permettant d’aller jusqu’à Canmore.

Le Lac Louise est à 4 km du village ; le Lac Moraine, lui, est à 14 km. Trop loin pour moi aujourd’hui. Je m’engage plutôt sur la 1A, route parallèle à la 1, mais toute petite et calme. Il y a autant de vélos que de voitures.

C’est à la fois agréable et intéressant, puisqu’il y a plusieurs panneaux d’interprétation à propos de la vallée de la Bow, le cours d’eau qui nous guide jusqu’à Calgary. L’un deux rappelle le sort pénible d’internés d’un camp de travail pendant la première guerre mondiale, coupables d’être originaires du mauvais pays et de pauvreté.

Parfois, la route se scinde en deux sections plus étroites. Ça ressemble aux routes de montagne en Europe. J’aime.

Une barrière bloque une section de la route pendant la nuit afin de protéger la faune, une bonne idée. Au moment de rejoindre la 1, un mouflon est au milieu de la route, sous un viaduc. Les voitures hésitent, puis l’animal libère le chemin.

Je pensais devoir prendre la 1, mais dans la bretelle qui y mène il y a une piste cyclable. Parfait ! Jusqu’à Banff, je longe de jolis petits lacs, toujours entourés de montagnes. J’entre en ville, car j’ai quelques courses à faire : il y a longtemps que je n’ai plus de fruits frais. Ensuite, j’ai un peu de difficultés à retrouver la piste, mais je finis par y arriver.

À nouveau, la piste cyclable longe l’autoroute en tout confort… et ça descend. En entrant à Canmore, il y a un centre d’information touristique. Les deux jeunes préposées me présentent le trajet à suivre à Calgary pour rejoindre l’aéroport. Précieux. Et le camping est juste à côté. Après plus de 115 km, il est temps d’arrêter.

Ce camping est très cher et assez moche. Il est juste entre l’autoroute et la grand route, qui elle-même longe un chemin de fer assez fréquenté. Ce sera une nuit à bouchons d’oreilles. En revanche, il y a des douches – à 2 $, en plus du prix du camping – et de l’électricité pour l’ordinateur et l’appareil photo. Ça commençait à devenir urgent pour mes appareils.

Il y a aussi Denis. Parti de Montréal à vélo, il se dirige vers Vancouver. Nous discutons abondamment de trajets et d’équipement. Nous sommes rejoints par deux couples de touristes québécois : le français est l’honneur ce soir.

La connexion Internet est un peu précaire, mais je réussis à acheter mon billet de retour vers Montréal pour jeudi midi. Il est trop tard pour le journal ou les courriels : je passe à la douche et au dodo.

km jour : 116,4
km total : 2822
départ / arrivée : 7 h 30 / 14 h 00
temps de trajet : 6 : 39
vitesse moyenne : 17,4
vitesse maximale : 56,5
camping : 27 $

Eau et glace – un peu

Le lac Bow

> Ruisseau Mosquito (Parc Banff) – 65 km
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Lundi. Nuit fraîche et confortable, mais la tente est légèrement humide ce matin. Avant 6 h, nous nous activons tranquillement, et nous prenons chacun nos routes vers 7 h 30. Détail : ici, il est 8 h 30, car j’ai changé de fuseau horaire hier sans le réaliser. Tant pis, je changerai mon heure demain.

Ce matin, c’est assez froid, et la couverture nuageuse est assez trouée. Belle journée en vue ? La route descend en forêt pour les premiers kilomètres, jusqu’à l’intersection de quatre vallées : au nord, celle d’où je viens ; au sud, celle où je vais ; à l’ouest, le col Howe ; à l’est, celle où vont les eaux, vers Red Deer. Le lieu est à la fois historique, en tant que lieu de passage, et magnifique avec un delta complexe au cœur des montagnes. Impressionnant !

C’est là que je rencontre Krijin, un cyclotouriste hollandais en route jusqu’en novembre dans les parcs de l’ouest du continent. Nos nous recroisons quelques fois en cours de journée.

Ensuite, ça monte, comme prévu, mais assez doucement en général. Ce n’est pas difficile, mais comme nous sommes en forêt et ne voyons pas beaucoup la rivière Mistaya dont nous remontons le cours, c’est moins spectaculaire.

Après un bon bout à se rapprocher des glaciers magnifiques, ça se met à monter, mais ce n’est ni très long ni très difficile sur cette route large et presque droite.

En approchant du sommet, je rattrape Kanak, Muntasir et Sarah-Jane. Les deux premiers sont du Bangladesh, la dernière d’Australie. Leur trajet prévu va d’Anchorage à Toronto. Sarah-Jane est assez volubile alors que les garçons sont plus discrets, mais la rencontre est, comme d’habitude, très agréable.

Au sommet du col Bow – à 2067 m, c’est le point le plus haut de mon trajet –, nous nous retrouvons à cinq avec Krijin… pour prendre la fuite devant la pluie qui avance rapidement vers nous.

C’est la descente rapide sous les premières gouttes, mais avec d’incontournables arrêts photo à cause du fabuleux lac Bow, une vraie carte postale.

Je file au plus vite vers le premier camping, une étape que je prévoyais, alors que la pluie reste relativement légère et ne traverse pas mes protections. C’est donc au camping Mosquito que je passerai cette nuit-ci, car le ciel reste incertain malgré une éclaircie.

Je mange, un peu plus tard que prévu mais bien à l’abri. Alors que j’achève mon repas, un petit camper s’approche avec deux dames qui se questionnent à propos du poste d’accueil. Je leur réponds en français, puisqu’il est évident qu’elles sont québécoises, et leur explique le fonctionnement de l’auto inscription. Je leur propose que nous partagions le site ce soir, ce qu’elles acceptent volontiers.

Diane et Danielle, retraitées, sont en couple depuis quelques années. Au début, chacun s’organise de son côté.

Comme il est encore tôt, je pars marcher un peu sur un très joli sentier en forêt. J’aurais bien aimé le suivre plus longtemps, dans les hauteurs où il mène, mais ce n’est pas pour ce voyage-ci. J’y croise quelques randonneurs, beaucoup de fleurs et je rejoins la rivière pour m’arroser un peu de son eau glaciale. Je redescends tranquillement, bien heureux de mon escapade et du retour du soleil.

Au souper, nous nous retrouvons à trois et conversons comme de vieux amis pour une bonne partie de la soirée, à peine dérangés par la fumée erratique du feu de bois, mon premier du voyage.

Vers 20 h, heure du Pacifique, chacun se dirige vers ses quartiers. Je complète le journal avant le dodo vers 21 h, puis je règle mes horloges sur leur nouvelle heure. Je me couche donc peu après 22 h, heure des Rocheuses.

km jour : 67,0
km total : 2706
départ / arrivée : 7 h 30 / 14 h 00
temps de trajet : 4 : 50
vitesse moyenne : 14,1
vitesse maximale : 46,3
camping : 5 $

La vallée des glaciers

Le glacier Columbia

> Ruisseau Rampart (Parc Banff) – 95 km
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Dimanche. La pluie n’a pas duré, et tout est bien sec quand je me lève… à 4 h 45. Moins d’une heure plus tard, je suis en route. Mon camping peut-être illégal et l’impossibilité de le payer faute de monnaie m’ont incité à ne pas traîner.

Ce matin, c’est gris et frais, mais il n’y a pratiquement personne sur la route avant 8 h. Pendant les premières heures, le trajet est facile et reste spectaculaire : je remonte toujours le cours de la rivière Athabaska entre deux murs de montagnes aux sommets souvent couronnés de blanc. J’arrête déjeuner – fin de mon délicieux yogourt… – au stationnement du ruisseau Poboktan, point de départ de randonnées de plusieurs jours en arrière-pays. Pour cette fois-ci, je me contente d’en rêver…

Depuis un bout de temps, je guettais le ciel derrière moi : de la pluie semblait s’approcher, même s’il y avait un peu de bleu devant. Effectivement, les gouttes arrivent juste après le repas. Je range les tissus à sécher et enfile mes couvre chaussures, mais la pluie n’est pas très intense et cesse bientôt… pour revenir un peu plus forte. Rien de bien sérieux, et bientôt tout est bien sec.

À la hauteur du ruisseau Beauty, deux cyclistes prennent la route : Kyle et son neveu Connor, d’Edmonton, vont en vélo et auberge de Jasper à Banff. Ayant des rythmes semblables, nous nous croisons régulièrement tout au long de la journée.

Le terrain facile ne saurait durer : une bonne montée est au programme. Les paysages toujours magnifiques me font multiplier les photos, il y a des cascades, des mouflons, les glaciers qui se font de plus en plus proches, et toujours les montagnes. Assez fantastique !

Je passe près d’un truc touristique assez couru : Glacier SkyWalk permet aux visiteurs de marcher sur une passerelle en verre au-dessus du vide. Ensuite, une descente assez échevelée me mène au dernier delta avant le champ de glace Columbia, un des principaux attraits du parc. Effectivement, c’est très impressionnant, mais la foule est là, dense. Je passe mon chemin pour aller dîner tranquillement à l’entrée d’un camping.

En repartant, je croise Russ, un cycliste parti du Nouveau-Mexique et en route pour une boucle de plusieurs mois. Peu après, je passe le col Sunwapta, limite des parcs Jasper et Banff et ligne de partage des eaux entre l’Arctique et l’Atlantique.

La douce descente du début devient rapidement une chevauchée à haute vitesse car la pente est abrupte et longue. Je m’arrête à quelques reprises car les paysages sont vraiment sublimes malgré l’orage qui gronde sur les sommets. Je reçois quelques gouttes, à nouveau rien de sérieux, mais j’essaie de ne pas trop traîner en route.

La fin du trajet est facile, en faux plat descendant le long de la rivière North Saskatchewan. C’est toujours de toute beauté.

J’arrive au camping vers 16 h et, est-ce un miracle, il y a de nombreux sites libres. Comment payer puisque je n’ai pas de monnaie ? Un couple en roulotte me dépanne très gentiment. Et la préposée me parle en français : Valérie vient du Lac-Saint-Jean. Ayant choisi un site libre, je monte la tente en vitesse car la pluie est proche. Les premières gouttes arrivent alors que j’entre mon matériel sous la tente. Ouf !

Je m’installe sous l’abri communautaire pour cuisiner. Une jeune femme m’y retrouve : Melissa fait un tour du monde depuis environ neuf mois, ses amis espagnols Vicens et Núria sont venus passer quelques jours avec elle et nous passons une excellente soirée entre cyclistes, passant de l’anglais à l’espagnol ou au français selon les moments. Ils se sont connus à Barcelone, et Melissa est originaire de l’Oregon…

La soirée reste courte et chacun se réfugie dans sa tente car les moustiques, à défaut d’être efficaces, sont nombreux. Dès 21 h, dodo !

km jour : 94,4
km total : 2639
départ / arrivée : 5 h 45 / 16 h 00
temps de trajet : 6 : 17
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 63,6
camping : 17 $

Jasper et Athabaska

Rivière Athabaska

> Honeymoon Lake (Parc Jasper) – 55 km
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Samedi. Comme prévu, l’autobus se présente à 0 h 15, mais il n’est pas seul : le mien va à Edmonton, un autre à Calgary. C’est le branle-bas pour un bout de temps, puis tous s’installent le mieux possible pour un trajet inconfortable. À 0 h 45, les deux autobus partent de concert avant de prendre chacun leur route.

Une affiche me donne l’heure juste : Jasper 450 km. Bon choix, cet autobus. En revanche, ça dort mal, et il y a des pauses de temps en temps à des stations service qui servent de terminus. Vers 4 h 45, le chauffeur s’arrête, recule – pas simple avec une remorque – et descend. Nous quittons une demi-heure plus tard, après l’arrivée d’une ambulance…

Au petit matin, je découvre des montagnes assez considérables. Nous roulons dans une vallée encaissée. Lors d’une autre pause, nous admirons les sommets blancs éclairés par les premiers rayons du soleil. Une jeune fille est aussi captivée que moi, nous partageons ce moment. À 7 h, nous entrons en Alberta ; à 7 h 30, avec un léger retard, nous arrivons enfin à Jasper. Beaucoup continuent, parfois pour plus d’une journée, mais moi j’en ai fini de l’autobus.

Le travail commence : remontage du vélo, déjeuner, informations sur le trajet auprès de Parcs Canada, épicerie importante puisque je serai plusieurs jour sans ravitaillement. Il est déjà tard quand je prends la route.

Réglons un point : c’est vraiment spectaculaire côté paysages. La route remonte la rivière Athabasca, d’un curieux blanc verdâtre, qui naît dans les glaciers du parc Jasper et se jette dans l’océan Arctique après une traversée toxique des exploitations de sables bitumineux, loin au nord. Les montagnes où persistent de grandes taches blanches sont magnifiques. Je prends plein de photos.

Pour un bout, j’ai le choix entre deux routes : la 93, route principale, ou la 93A, plus petite. C’est mon choix. Bien sur, ça monte beaucoup avant de redescendre, mais c’est beau et il y a très peu de voitures. Je pique-nique à la confluence de deux rivières, balise importante pour les anciens voyageurs, je longe de petits lacs, j’arrête un peu aux spectaculaires chutes Athabasca – il y a plein de touristes – puis je retrouve la 93 pour finir la journée. J’y croise deux cyclotouristes. Nous arrêtons pour jaser. Shane est irlandais, Kay est anglaise, les deux enseignent en Espagne et font un voyage d’assez grande ampleur eux aussi.

Depuis ce matin, le ciel était légèrement voilé, mais en après-midi c’est plus un mélange soleil et nuages, et ça reste assez chaud avec 32°. Après une journée relativement courte, j’arrive au camping prévu.

Je m’y attendais : il n’y a plus aucune place libre aux emplacements normaux. Je me trouve un petit coin, incertain de sa légalité, et je m’installe. Il y a un lac magnifique : j’y plonge, profitant de l’occasion pour laver mes vêtements de vélo. Bon truc, finalement. Je popote dans un abri collectif, puisque je n’ai pas de table, mets ma bouffe et mes accessoires de toilette dans un casier anti-ours – j’avais récupéré un petit cadenas à combinaison bien fonctionnel, qui sert ici – et rentre dans ma tente pour régler le cas du journal. Vers la fin, un crépitement venu des temps anciens – la pluie – me fait sortir pour récupérer la corde à linge et son contenu. À 20 h 30, je suis couché. Enfin !

km jour : 55,1
km total : 2545
départ / arrivée : 10 h 00 / 16 h 15
temps de trajet : 4 : 15
vitesse moyenne : 12,9
vitesse maximale : 51,0
camping : 0 $

Pas d’eau dans le désert

Le désert de la route transcanadienne…

> Terminus Greyhound (Kamloops) – 130 km
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Vendredi. Grosse journée en perspective, mais après une excellente nuit. Au déjeuner, j’ai la visite d’une famille de canards bien habitués aux humains, qui me grimpent presque sur les pieds. Ça s’annonce très chaud : je fais le plein d’eau et je pars.

Les premiers kilomètres sont vraiment faciles : ça descend presque tout le temps jusqu’à Cache Creek, tout d’abord dans une vallée relativement fertile au milieu de collines sèches, puis après la fin de la route 99 dans une autre vallée sur une route plus chargée.

Cache Creek semble n’être qu’une halte routière avec ses stations-service, ses restos-minutes et ses commerces pour passants. Je trouve à peine l’épicerie.

Je suis maintenant sur la 1, la route Transcanadienne. Il y a de la circulation, mais c’est large avec un bon accotement. En revanche, la chaussée des voitures est souvent meilleure, alors je ne la quitte que quand des véhicules arrivent.

C’est beau, l’effet « désert » est de plus en plus marqué et spectaculaire, mais les sommets ne sont pas très élevés. Il reste qu’aux longues montées succèdent de longues descentes. C’est cuisant puisqu’il fait 37° et qu’il n’a pas d’ombre. En contrebas, le fleuve Thompson coule dans son enfer.

J’arrive à Savona en début d’après-midi. C’est impressionnant, car c’est le début du Lac Kamloops. Je quitte la 1 car il me faut de l’eau. Il y a un parc provincial qui me fournit en plus une table à l’ombre pour manger. Ça fait du bien ! La rue principale est l’ancienne 1, alors j’ai droit à quelques kilomètres loin du trafic, avec des chalets sur le bord du lac, et le désert de l’autre côté de la route.

Quand je retrouve la 1, c’est pour une longue montée avec une série de magnifiques vues sur le lac, qui doit mesurer environ 40 km de long et est enchâssé entre de hautes falaises sans végétation. Rendu en haut, ça redescend après les photos, car c’est vraiment très beau.

Mes réserves d’eau baissent très rapidement, mais il y a un village nommé Cherry Creek. En fait de village, je ne trouve qu’une série d’habitations et de fermes dispersés le long de la route. Et s’il y a un peu d’eau dans le ruisseau, elle est bien protégée par des barbelés. Je vais devoir étirer mes réserves.

Évidemment, ça monte encore pas mal avant Kamloops. Il y a plusieurs étangs cerclés de blanc : l’eau s’en évapore pour déposer les sels. Dans un cas, il ne reste qu’une grande étendue blanche de sel, sans eau.

J’arrive en ville. Des affiches dirigent les cyclistes hors de l’autoroute, sur des rues d’industries et de camions. Enfin, une station service me permet de remplacer ma dernière gorgée d’eau chaude par des bouteilles pleines d’une eau fraîche. Il était temps !

Il y a ensuite tous les magasins à grande surface typiques des banlieues américaines, sauf que je ne trouve pas d’épicerie. Je me dirige tant bien que mal vers le centre-ville pour y trouver le terminus d’autobus. Ça descend longtemps, Kamloops est bâtie en amphithéâtre autour du fleuve Thompson.

Arrivé en bas, il y a un spectacle de musique rock dans le parc, une belle épicerie et ses commis qui m’indiquent que le terminus Greyhound est… en haut ! Pas complètement en haut, mais assez pour demander une bonne demi-heure de montée à basse vitesse. Finalement, il est 20 h 30 quand je me retrouve au coin des rues Notre-Dame et Laval, ma destination, après plus de 130 kilomètres dans la grosse chaleur.

À cette heure, le terminus est désert. Ça me permet de m’organiser tranquillement, sans déranger. Je dois me laver un peu, me changer, charger des batteries, mettre mes sacoches dans leur sac, mon vélo dans le sien, manger… Il y a une bonne connexion Internet, alors je réussis à écrire à mes amis et à leur envoyer le lien pour quelques photos.

Vers 23 h, ça s’anime de plus en plus. Quand je range enfin mon ordi, à 23 h 45, c’est plein et grouillant. Je place mes sacs près de la porte, je me mets en file avec les autres et j’attends l’autobus.

km jour : 132,0
km total : 2490
départ / arrivée : 8 h 30 / 20 h 30
temps de trajet : 8 : 28
vitesse moyenne : 15,6
vitesse maximale : 52,4
autobus : 109 $

Vers l’oasis

La désertique vallée du fleuve Fraser

> Marble Canyon Provincial Park (Pavilion) – 75 km
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Jeudi. Levé peu après 7 h après une nuit parfaite, je suis en route un peu avant 9 h. En gros, ça descend ; en détail, ça remonte ensuite pour mieux descendre. Une route folle, difficile, magnifique car la rivière gambade dans un canyon spectaculaire.

Depuis hier, il n’y a plus de voie double et le trafic est très réduit. Ça aide. Mais même les autos ont leurs problèmes : l’une d’elles a démoli un pneu sur une roche tombée des falaises… La dernière descente, vers Lillooet, est assez impressionnante, car la route est accrochée à flanc de montagne pour des kilomètres.

En bas, petite pause relaxante près du lac Seton avant de me rendre au village. C’est un lieu étrange, assez western, qui s’étend en rubans d’habitations et commerces dispersés sur des terrasses le long du fleuve Fraser. J’y fais mes petites emplettes et le plein d’eau avant de revenir à la route 99.

J’ai hésité : j’ai failli remplir aussi mon sac à eau de 4 litres, mais mon vélo est déjà vraiment lourd. J’espère ne pas le regretter, car ça cuit et ça monte. C’est peut-être pour ça : c’est la première journée du voyage où je ne croise aucun cyclotouriste.

Le paysage a changé radicalement : je suis dans un désert sec et chaud, pratiquement sans eau à part le Fraser qui brasse ses eaux brunes en contrebas, au creux de sa gorge spectaculaire. Autour de moi, des herbes jaunies, d’étranges buissons aux minuscules feuilles turquoises dont on se demande s’ils vivent encore. Autour, de hautes montagnes presque sans arbres, ou même brûlées, qui concentrent la chaleur. Ouf !

Je roule particulièrement lentement, et ça monte fort peu après le village avant de devenir vallonné exigeant. Sur une réserve indienne – j’en traverse quelques-unes –, je peux remplir mes bouteilles qui se vident rapidement.

Plus loin, je roule sur des terrasses herbeuses et le relief se calme. J’observe, à bonne distance, un ours noir, des cervidés que je n’identifie pas, des aigles à tête blanche.

Alors que ma deuxième bouteille est à nouveau presque vide, j’entend un bouillonnement apprécié : il y a un tout petit ruisseau facile d’accès. À nouveau, mon filtre prouve son utilité et son efficacité : je n’aurais jamais bu de cette eau sans filtration.

La route monte de plus en plus, mais tranquillement et irrégulièrement. Mais il y un virage et ensuite ça monte très solidement jusqu’au village de Pavilion. J’ai bien fait de ne pas m’y fier : au plus dix maisons dans le désordre autour d’une petite église, je n’aurais peut-être même pas pu y trouver de l’eau…

Toujours, l’environnement est très sec et chaud, mais une descente me mène au lac Pavilion. L’écrin est ici aussi magnifique, mais il est habité et n’a pas le même charme sauvage que le lac d’hier. En revanche, son eau verte et les montagnes autour composent des images magnifiques.

Une affiche annonce le camping attendu dans 6 kilomètres, parcourus facilement au pied de falaises blanches et très découpées. J’ai à nouveau un site extraordinaire, à quelques mètres de la plage caillouteuse. Je vais rapidement à l’eau avec mes habits de vélo qui en ont au moins autant besoin que moi, car le soleil disparaîtra bientôt du fond de la vallée même s’il illuminera longtemps les sommets. Je n’ai même pas de voisins visibles : les quelques tentes sont plus loin, les VR sont cantonnés aux stationnements.

Je m’installe, je popote et j’écris le journal dehors, à la table, alors qu’un vent tiède et confortable caresse la peau. Selon la suggestion de la préposée du camping, je mets ma nourriture dans les poubelles, c’est-à-dire dans le compartiment anti-ours, mais par l’arrière qui est bien propre. Ce soir, je me couche tôt, mais quand même après une petite conversation avec des voisins arrivés tard.

km jour : 77,0
km total : 2358
départ / arrivée : 8 h 50 / 17 h 30
temps de trajet : 5 : 56
vitesse moyenne : 12,9
vitesse maximale : 62,6
camping : 16 $

Les montagnes et le lac

Lac Duffey

> Cottonwood Recreational Park (Lillooet) – 80 km
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Mercredi. Excellente nuit, camping parfait. Je quitte vers 9 h 15 vers le village de Pemberton. L’info touristique me confirme la possibilité d’un autobus entre Kamloops et Jasper… à 0 h 15. Je ne verrai pas les paysages. Je complète aussi le menu, car je ne croiserai pas d’autre épicerie aujourd’hui.

La première étape est facile, sur terrain plat avec vent de dos. Mais je suis entouré de montagnes extraordinaires. À 11 h pile, ça change : c’est la montée que tout le monde m’avait annoncé.

C’est du sérieux. Pour les premières 50 minutes, c’est une route en lacets en première vitesse. Comme c’est très chaud, je bois beaucoup et je sue énormément. Je dois régulièrement essorer les coussinets de mon casque. Heureusement, c’est aussi très beau. Une affiche, en haut, indique une pente de 15 %, énorme.

Ensuite, ça monte encore, mais plus normalement. J’en ai quand même pour trois heures au total. Vers les deux tiers, j’ai de la compagnie : une escadrille de mouches s’intéresse trop à moi. J’ai le regret de signaler que beaucoup y perdent la vie… Près du sommet, des sentiers montent vers un glacier. J’aimerais bien y aller…

Ensuite, ça descend plus que ça monte, au milieu d’un paysage de montagnes fabuleuses. Je prendrais des photos à chaque minute. Je croise un bâtiment, une réserve de sable pour l’entretien des routes. C’est le premier et dernier depuis le début de la montée.

Je dîne sur le bord de la route, près d’un petit pont, car il est grand temps. Plus loin, la route longe le lac Duffey. C’est tout simplement magique avec l’eau verte qui brille au soleil, les montagnes immenses, les arbres, tout, quoi. Je croise mon seul cyclotouriste du jour, Shayne, qui fait un petit trajet de Kamloops à Vancouver.

Je n’ai plus d’eau. J’arrête au pied de la chute de Kana Creek et je remplis mes bouteilles d’une eau savoureuse, claire, fraîche et… filtrée, quand même. Le filtre que je transporte depuis le départ est bien utile ici.

La route suit maintenant Cayoosh Creek et descend assez sérieusement, avec quelques montées quand même. C’est toujours aussi spectaculaire.

Je sais qu’il y a des campings par ici. Une affiche indique Cottonwood Recreation Park. C’est effectivement un camping tout près du torrent, avec des emplacements, des tables, quelques toilettes sèches… et rien d’autre. Il est presque désert. Il y a une roulotte, mais je n’y vois personne, et un couple avec une tente. Ces derniers m’accueillent très gentiment. Gerry et Irene reviennent en voiture d’une boucle des quelques jours à vélo. Entre cyclistes, nous parlons le même langage, malgré les différences de langue.

Je m’installe et descend à la rivière pour me baigner. J’y vais prudemment car il y a du courant et l’eau est glaciale, mais ça fait grand bien. Après le repas, Gerry m’offre de mettre ma nourriture dans un arbre avec sa corde, car la mienne est trop courte. Nous jasons jusqu’à la brunante. Je m’installe ensuite dans ma tente pour écrire, afin de me coucher la tête libre. Vers 22 h 30, dodo mérité pour une nuit qui s’annonce fraîche.

km jour : 82,4
km total : 2280
départ / arrivée : 9 h 15 / 17 h 45
temps de trajet : 5 : 47
vitesse moyenne : 14,2
vitesse maximale : 64,6
camping : 0 $

Un congé pour marcher

Chutes Nairn, sur la rivière Green

> Nairn Falls Provincial Park (Pemberton) – 35 km
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Mardi. J’ai dormi comme une bûche, et je sens que ce sera la même chose ce soir car je pourrais dormir encore. Je me prépare mais laisse tout dans la tente car je fais un petit détour par l’épicerie, une affaire de 7 ou 8 km. Quand je reviens, mes voisins sont partis. Je me prépare tranquillement, charcute cartes et listes de campings pour ne garder que les régions qui m’intéressent. À 10 h 45, je pars pour de bon sous un soleil déjà cuisant.

Il y a, pas très loin, un parc provincial avec camping. Je décide que ce sera assez pour aujourd’hui : je prends congé. D’ailleurs, je me sens encore un peu mou. Pourtant, ce n’est pas la norme ici : tous semblent être très sportifs, à voir le nombre de cyclistes, joggeurs, grimpeurs, kayakistes, etc.

La première partie du trajet est superbe et très ralentie par les photos. Traversant le terrain de golf, la piste cyclable – Whistler en est quadrillée – longe le lac Green, bien nommé avec sa fascinante couleur émeraude. Il est entouré de montagnes superbes, je me remplis les yeux d’images magnifiques.

Je retrouve la route 99, maintenant avec une voie dans chaque sens la majorité du temps, et en suivant la rivière Green, d’un étrange vert laiteux, ça descend ! C’est facile, parfait pour moi aujourd’hui.

Un avantage du vélo solo : j’ai du temps pour penser. J’avais regardé attentivement les cartes, et le trajet de Kamloops à Jasper m’apparaissait très difficile, avec plusieurs jours sans campings ni villages où se ravitailler. Solution possible, à valider : prendre l’autobus, tout simplement.

C’est bien de penser, mais la réalité n’est jamais loin. Soudain, la route monte abruptement, avec de petits lacets. En arrivant en haut, il y a un belvédère avec vue sur la chute Nairn, superbe même d’ici. Je suis donc rapidement arrivé.

Sur place, un préposé entretient les sites – exceptionnellement propres. Il me répond en français : Samuel vient de Granby et m’a identifié grâce à un chandail du Tour de l’Île de Montréal. Nous jasons très agréablement – c’est un féru de plein air – et il me conseille un excellent site, près de la forêt et d’un majestueux cèdre. Comme il est tôt, le choix ne manque vraiment pas.

Je dîne, monte le campement et pars à pieds vers les chutes Nairn, à 1,5 km du camping. Il y a un peu de monde sur le sentier, en particulier une famille venue d’Espagne. Tout le long, nous suivons la rivière Green, de toute beauté, puis arrivons aux chutes. C’est clôturé de partout, question de sécurité, mais vraiment impressionnant. L’eau, toujours d’un vert étonnant, a même creusé un siphon sous lequel elle s’engouffre avant de ressortir en bouillonnant. Je suis sous le charme.

Au retour, après avoir accueilli une famille allemande au camping, je pars à nouveau dans l’autre direction. Une longue marche en forêt sur la Sea to Sky Trail, partie du sentier transcanadien, m’amène au lac One Mile pour une petite baignade. Au retour, je croise Samuel. Après le travail, il fait une petite boucle en vélo de montagne. Et au camping, c’est un couple suisse qui se cherche un site. Le monde est ici.

Le temps a bien passé. Je me mets au souper, puis je vais chercher l’eau à la pompe à bras. Je marche encore un peu le long de la rivière, mais il est temps de rentrer pour de bon afin de profiter de la lumière naturelle pour compléter la journée alors que les campeurs arrivent tranquillement. Ce soir, je me couche tôt, vers 22 h, même si le vent reste chaud.

km jour : 36,7
km total : 2198
départ / arrivée : 10 h 45 / 13 h 00
temps de trajet : 2 : 09
vitesse moyenne : 17,0
vitesse maximale : 56,1
camping : 20 $