Face au vent

> Aguanish – 130 km
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Dimanche. Il a plu toute la nuit, mais l’intérieur de ma tente est bien sec ce matin. Parfait : mon système semble avoir fonctionné.

À 4 h, la pluie a cessé. Éveillé par des jeunes enthousiastes revenant d’une nuit de fête, je me mets tout de suite au journal. Dès 5 h, je me prépare : la météo annonce une pause à la pluie d’ici demain midi, puis son retour. J’ai juste le temps de me rendre à Natashquan au sec.

Dehors, c’est encore mouillé, tout comme l’extérieur de ma tente. Je prends quelques précautions supplémentaires afin de garder sec ce qui l’est, alors je suis en route à 6 h 30.

C’est un tronçon récent et en bonne condition. Si la route depuis la rivière Moisie date de 1976, celle-ci a été ouverte en 1996. Auparavant, ces villages n’étaient pas reliés au réseau routier, comme le restent encore ceux à l’est de Kegaska.

Ce matin, le ciel est bien gris, c’est froid – 12° – et un fort vent souffle de l’est. Je l’ai donc contre moi pour la journée, une expérience pénible : c’est comme monter sans arrêt, sans jamais pouvoir redescendre.

En quittant la ville, les premiers kilomètres sont très agréables quand même : je suis sur une jolie piste cyclable qui longe la 138. Ça ne dure pas…

Pour des kilomètres, la route traverse des tourbières sans relief, sans vues de la mer. C’est très beau, carrément fascinant, mais j’avance péniblement, lentement, bousculé par la violence du nordet. Je roule presque continuellement sur le petit plateau. C’est exigeant physiquement, mais aussi mentalement. Va-t-il pleuvoir ? Jusqu’où vais-je pouvoir me rendre dans ces conditions ? Où vais-je pouvoir arrêter ?

Les réponses sont devant, alors je force et j’avance quand même. En approchant de Baie-Johan-Beetz, le relief apparaît tranquillement. Ça casse la monotonie et, un peu, le vent.

Le village, tout petit, est joli malgré la grisaille. Je dîne près du magasin général. Réjean et Claire, d’Aguanish, viennent se joindre à moi. Ils m’indiquent qu’il y a un camping à leur village. Pour aujourd’hui, c’est une destination plus raisonnable que Natashquan.

Au sortir du village, la route traverse une forêt brûlée. C’est récent, à peine deux ans, les chicots sont toujours debout, et le sous-bois est envahi de plantes pionnières, en particulier du kalmia qui étale ses innombrables corolles roses sur les collines. Un immense territoire a été touché : sur plus de 20 km, presque tout a été rasé, à perte de vue. C’est aussi un paysage magnifique qui aide à tenir le coup malgré le vent qui se déchaîne toujours.

Le relief est désormais plutôt vallonné. Plusieurs automobilistes – et pourtant, ils sont vraiment rares – manifestent leurs encouragements. À l’occasion, j’en reconnais. À partir de 15 h, le soleil commence à percer les nuages et un dégagement complet se dessine à l’horizon. Beau temps devant !

Les derniers kilomètres avant Aguanish longent la plage de sable fin bordée de petits chalets. Je traverse le village et rejoins le Camping des Cayes. Le bureau d’accueil est un café-bar apprécié des locaux et des touristes. C’est André qui s’occupe de tout avec bonhomie.

Le camping est peu occupé. Si la plupart des sites sont boisés, j’en choisis un en bord de mer. Il est très venteux, mais magnifique sous le ciel parfaitement bleu. Monter la tente et organiser le matériel implique quelques précautions afin que rien ne s’envole, mais tout se passe bien. Pour le souper, je dois utiliser mon vestibule pour couper le vent afin que mon réchaud puisse fonctionner.

Je passe enfin à la douche. Au retour, il est presque temps de dormir. La tente bouge constamment sous les fortes rafales, mais elle est solidement ancrée et bien lestée. Le sourd grondement des vagues berce mon sommeil… mérité : aujourd’hui, j’ai parcouru 130 km en 13,5 heures avec une moyenne sous les 15 km/h.


km jour : 129,5
km total : 1368
départ / arrivée : 6 h 30 / 18 h 00
temps déplacement : 8 : 39
vitesse moyenne : 14,9
vitesse maximale : 39,0
camping : 24 $

Froid et humide

> Havre-Saint-Pierre – 50 km
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Samedi. La nuit sur l’île a été parfaite, fraîche, calme, avec le bruit des vagues qui s’approchaient avec la montée de la marée. J’avais mis mon réveil, mais encore une fois je l’ai devancé.

Prêt rapidement, j’ai du temps : j’en profite pour trier et préparer les photos de la dernière semaine, une assez longue opération. À la fin, je n’ai presque plus de batterie ni de temps, mais le rangement de la tente se fait en un temps record.

Dehors, c’est froid et humide, mais il ne vente pas. Après une brève apparition sous les nuages qui ont envahi le ciel, le soleil se cache pour de bon. Journée grise en vue.

Je déjeune en attendant mon bateau, alors que tombent quelques gouttes. David est exact au rendez-vous. Je me joins donc à la visite de la section touristique de l’île, guidée par Jérémie pour les occupants de quatre petits bateaux. Il y est question des plantes exceptionnelles, de géologie, de fossiles tropicaux. Nous goûtons à des oursins tout juste sortis de la mer.

Pour la suite du trajet, je suis avec Marius, père de mon autre capitaine. Nous passons près de l’Îlot de l’Île Nue, d’un rocher fréquenté par les phoques, de l’Île du Wreck et de l’Île aux Maisons, occupées entre autres par les macareux, les guillemots et les pingouins qui volent tout autour des bateaux. Isolée et difficile d’accès en kayak, c’est une région de l’archipel que je n’avais jamais fréquentée.

Nous accostons à l’Île aux Perroquets, qui héberge un des phares de l’archipel. Dès le milieu des années 1800, les nombreux naufrages ont poussé à garnir de phares la région de Mingan et l’Île d’Anticosti. C’est Rémi, notre nouveau guide, qui présente la vie des gardiens selon les époques, ainsi que les oiseaux de l’Île. Biologiste, il en connaît un bon bout. Il a aussi travaillé à l’Île Bonaventure, en Gaspésie, et fait le trajet de là-bas à ici à vélo.

Pendant ce temps, la météo s’est détériorée. Il pleut doucement, une pluie glaciale portée par un bon vent d’est. Pour plusieurs touristes, c’est assez inconfortable. J’apprécie ma grosse veste de flottaison. Alors que nous rentrons à terre, je suis seul à bord avec une famille de Terrebonne et ses quatre enfants, très gentils. Olivier et Laurence m’aident à débarquer mes sacs. Il est près de 12 h.

Je m’installe dans le garage où est resté mon vélo pour tout remettre en place. J’en profite pour recharger les batteries – ordinateur, appareil photo, téléphone – et envoyer messages et photos.

Danielle, responsable du camping, vient m’offrir de partager son repas. Plus précisément, de l’orignal chassé et cuisiné par elle-même. C’est délicieux et très agréable.

Il est près de 14 h quand je prends la route. Il pleut très légèrement, j’ai le vent de face, il fait froid et, selon la météo, tout cela va perdurer pour la nuit.

La route se fait sans incident, mais dans des conditions peu agréables. La pluie augmente, puis diminue, cesse et reprend. Arrivé au Havre, je m’informe pour repérer la caisse pop et l’épicerie.

Alors que je commence à charger mon vélo de toute la nourriture, une jeune femme, croisée à l’intérieur et visiblement adepte de plein air, s’arrête. Josiane, biologiste pour le Parc, se prépare à partir pour la Côte ouest à vélo avec son copain Rémi, mon guide de ce matin. Nous passons pas mal de temps à discuter itinéraire et équipement.

Je repars sous la pluie. Au camping, c’est plein, mais la responsable me loue un site pour VR le long de la plage, complètement au bout du camping : son occupant habituel est absent. Afin de la garder sèche, je monte ma tente sous une roulotte, puis je l’installe soigneusement pour éviter tout problème.

Pour la première fois cette année, je mange dans le vestibule de ma tente. C’est petit mais bien mieux que sous la pluie. Je passe à la douche puis reviens, toujours sous la pluie, une bonne marche puisque les services sont à 400 m de mon site. Il est déjà 21 h, l’heure du dodo alors que la petite pluie est bien installée. Heureusement, je suis bien équipé !


km jour : 49,9
km total : 1238
départ / arrivée : 13 h 45 / 18 h 00
temps déplacement : 2 : 47
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 33,0
camping : 22 $

Le paradis sur l’Île Nue

> Île Nue (Mingan) – 12,0 km
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Vendredi. J’avais mis mon réveil à 6 h. Drôle d’idée : je suis debout à 5 h. Mon matériel est prêt rapidement, alors j’ai le temps de mettre à jour le journal, branché pour préserver ma batterie, et bien protégé contre les envahissantes mouches noires. Dans ces conditions, je fais l’essentiel, et je déjeune en écartant le filet pour quelques instants. À 7 h 30, je suis au rendez-vous.

Les autres passagers arrivent dans les minutes qui suivent. Une camionnette nous mène au quai, et à 8 h pile nous prenons la mer sur un petit bateau avec un gros hors-bord. Deux autres bateaux semblables partent en même temps.

Soudain, les bateaux tournent vers l’est. Baleines en vue ! Nous nous approchons pas mal, et c’est la danse des rorquals à bosse, avec la queue en « T » très particulière lors de la plongée. Beau spectacle.

Nous repartons vers l’Île Nue. Notre bateau dépose les autres passagers au quai, puis le capitaine me mène au camping. Il s’approche avec précautions, relevant tranquillement le moteur, puis saute à l’eau – il est habillé pour ne pas se mouiller – pour faire accoster le bateau. Une planche sert de passerelle pour moi et mes bagages, alors je reste au sec.

Il y a un comité d’accueil : l’île est habitée. Un groupe d’amis vient d’y passer la nuit et quittera plus tard aujourd’hui. Il y a du monde : Étienne ; Cassandre, venue avec sa tante sans ses parents ; Philomène et sa fille Élia ; Julie et ses filles Capucine, Maïté et Marianne. Julie habite Magpie, les autres sont de Montréal. C’est un groupe agréable et joyeux.

Il y a un comité d’accueil : l’île est habitée. Un groupe d’amis vient d’y passer la nuit et quittera plus tard aujourd’hui. Il y a du monde : Étienne ; Cassandre, venue avec sa tante sans ses parents ; Philomène et sa fille Élia ; Julie et ses filles Capucine, Maïté et Marianne. Julie habite Magpie, les autres sont de Montréal. C’est un groupe agréable et joyeux.

Je monte mon campement. Quand je quitte pour marcher le tour de l’île, Étienne et Cassandre partent avec moi. La jeune fille a beaucoup de jasette. Avant que mes compagnons rebroussent chemin, nous allons jusqu’à La Montagnaise, le premier monolithe d’importance vers le sud. Au loin, Anticosti. Ici, tout est magique, et le temps est parfait, avec soleil et bon vent d’ouest. Je prends plein de photos et de temps.

Hier, j’avais demandé à avoir deux sacs à déchets, pas pour moi, mais pour faire un petit ménage des détritus ayant flotté jusqu’à l’île. Les sacs sont grands, mais je les remplis jusqu’au bord, l’un de déchets, l’autre de plastiques recyclables.

Après La Montagnaise, je marche longtemps sur la plage caillouteuse, parfois sur les platiers. Ici, la beauté est austère, mais présente à chaque pas. Je mange en face de l’Îlot, puis je traverse un champ de monolithes au milieu d’un extraordinaire jardin, œuvre de la nature. C’est trop beau, je prends des tas de photos. Magique !

Encore quelque pas, un autre champ de monolithes fréquenté par les touristes, et j’arrive au quai de Parcs Canada. Tous sont partis sauf Laurence, la naturaliste. Elle accepte de prendre en charge mes gros sacs de déchets et m’identifie plusieurs des magnifiques plantes croisées en route. Quand son « taxi » arrive, je reste fin seul sur l’île.

Après une autre bonne collation, je complète le trajet jusqu’au camping, croisant l’ancien site maintenant abandonné. Au total, c’était une bonne marche : 8,4 km en terrain souvent difficile, et en sandales puisque c’est tout ce que j’ai. En arrivant, je m’assure de bien identifier les plantes photographiées et j’écris un peu.

C’est ensuite l’heure de souper. Il vente toujours, mais d’autres campeurs ont aménagé un trou avec des pierres plates pour couper le vent : ça marche.

Je repars vers le quai et les monolithes visités par les touristes, une marche de 20 minutes environ. J’en profite pour appeler Diane. Au retour, je jase un peu avec Gaétan. C’est un peu étrange d’être à la fois si proche et si loin.

La nuit tombe. Il sera bientôt temps de dormir : il est près de 21 h…


km jour : 12,0
camping : 128 $

Aux portes de la Minganie

> Longue-Pointe-de-Mingan – 110 km
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Jeudi. Comme prévu, la nuit a été parfaite, fraîche, avec les vagues tout près. À 5 h 30, le soleil entre directement dans ma tente. Je dois sortir, mais ce matin il n’y a que quelques moustiques. C’est plus facile.

Je termine le journal vers 6 h 15, puis je me prépare pour aller vers la Minganie, maintenant toute proche. Je m’assure que tout est parfaitement en ordre avant de ressortir, car je suis attendu…

Dès 8 h, je suis en route. Au matin, c’est frais mais très beau ; en mi-journée, les nuages sont assez présents sans être menaçants, puis le ciel redevient clair. Le vent est « du bon bord », ce qui me permet de rouler rapidement.

Les dix premiers kilomètres sont enchanteurs : je suis en bord de mer, et de nombreuses rivières et cascades s’y jettent avec fracas. C’est le temps des photos.

Après la rivière à la Tortue, la route retourne dans les terres. C’est à nouveau la procession des épinettes et des longues lignes droites. J’en mesure une de plus de 5 km… Seul point remarquable : les chutes de la rivière Manitou, que je regarde à partir de la route, un point de vue imparfait…

Enfin, je retrouve un horizon de mer : j’approche de Sheldrake, premier village de la moyenne Côte-Nord. Le vent est froid, mais c’est beau de revoir la mer et les longues plages. Peu après, je suis à Rivière-au-Tonnerre. C’est le temps d’une épicerie, du plein d’eau et du dîner, bien habillé car le vent est froid. J’entre aussi quelques instants dans l’église bleue et blanche, toute en bois.

Désormais, les villages se succèdent, petits et coquets, cordés le long de l’eau. Entre eux, je roule rapidement, car tout ralentissement attire les bibites. Heureusement, le vent est toujours dans la bonne direction.

À 15 h, je suis au kiosque de Parcs Canada pour organiser une nuit à l’Île Nue, un bijou du Parc. Il n’est pas possible d’y aller aujourd’hui, faute de place dans le dernier bateau qui part dans 30 minutes. J’irai demain. En revanche, c’est extrêmement cher avec les droits d’accès, de camping, de feu – inutile pour moi – et surtout de transport. Un luxe.

Je me rends au camping, qui fournira aussi le transport demain matin. Au lever, j’avais constaté que ma roue avant frottait sur le frein. Je regarde le problème avec Claude et Andrée, deux campeurs en motorisé : c’est la roue qui est mal placée sur la fourche. Simple.

Après voir bien monté le campement – il vente fort –, je soupe avec mes voisins Pierre-Luc et Roxanne, deux jeunes enseignants très sympathiques. J’échange aussi quelques mots avec Claire, motocycliste baroudeuse, je passe à la douche et à la vérification des courriels.

Je me couche tôt, car demain je dois être fin prêt pour un départ vers l’Île Nue. Rendez-vous : 7 h 30.


km jour : 110,4
km total : 1188
départ / arrivée : 8 h 00 / 15 h 30
temps déplacement : 5 : 17
vitesse moyenne : 19,9
vitesse maximale : 61,7
camping : 17 $

Au-delà de Sept-Îles

> Rivière au Bouleau – 130 km
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Introduction au message collectif

« Il y a longtemps que je n’ai pas pu me connecter. Voici quelques nouvelles à partir de Sept-Îles, où je viens d’arriver. Plusieurs – et moi aussi – se sont inquiétés de mes genoux. Maintenant, ça va. En marchant les montées abruptes, la douleur a pratiquement disparu et je réussis à faire de bonnes journées de vélo. De plus, je respecte le rythme prévu et je serai donc à temps à Natashquan pour le bateau. En revanche, je risque d’être à nouveau plusieurs jours sans connexion Internet. »

Mercredi. Hier soir, en entrant dans la tente, j’entendais crépiter les premières gouttes. Ce ne seront pas les dernières… Je dors très bien.

Je m’éveille vers 6 h et, surprise, une grosse poche d’eau s’est formée sur la tente. Je n’ai rien senti, mais mon sac de couchage et mon matelas ont pris l’eau sérieusement. Solution pour le sac : la sécheuse. Louise, de Saint-Jérôme, en vacances avec son mari Serge, me fournit la monnaie, et tout sèche rapidement. Ouf ! Comme le soleil sort, je fais également sécher ma tente.

Je prends la route à 9 h. Ce n’est pas chaud, mais le ciel se dégage d’ouest en est, avec un bon vent du nord. C’est une journée de grande lumière, sous un ciel magnifique.

La première partie du trajet se fait vent de face, un bon défi, mais je suis en pleine forme. En approchant de Gallix, un cycliste me devance. À l’intersection, il m’attend pour une petite conversation bien agréable.

À partir de la rivière Sainte-Marguerite, la route bifurque et j’ai désormais le vent de dos. Ça parait ! Je m’approche tranquillement de Sept-Îles, par de longues lignes droites sans grand relief. La végétation a changé : près de la route, il y a des tourbières avec de petits conifères plutôt dispersées ; vers le nord, des bonnes collines aux arbres rares ; parfois, je devine la baie…

Je croise un kiosque de fruits et légumes où je peux acheter une petite quantité de carottes, chose complexe dans une épicerie normale. Je dîne rapidement près de la baie, car les petites mouches noires sont franchement envahissantes. Je termine le délicieux cheddar bio de mes amis d’avant-hier.

Plus loin, une piste cyclable rend l’arrivée en ville très confortable. Je fais halte à l’information touristique car il y a une connexion Internet. Je lis mes nombreux courriels – beaucoup de mes amis s’intéressent à mon voyage, et j’ai quelques nouvelles de celui de Jean-Pierre et Diane. J’envoie quelques nouvelles à mes correspondants et sur Facebook.

C’est ensuite une tournée de quelques commerces pour mettre à niveau le garde-manger et mettre en place une parade à l’incident de ce matin. J’avais réfléchi à la chose en route. Enfin, je laisse un message à Roger pour lui souhaiter bon voyage, puisqu’il part pour Israël vendredi. Il est 14 h 30 quand je quitte la ville, ayant déjà parcouru plus de 60 km aujourd’hui et passé sans m’en apercevoir le cap des 1000 km depuis le départ.

Pour un bout, il y a une piste cyclable. Je traverse la zone industrielle, puis celle des plages. À l’une d’elle, je bifurque pour voir le paysage. Il y a une petite voiture rouge. Cynthia, de la Nouvelle-Calédonie, est au Québec depuis huit ans et se prépare à migrer vers l’ouest en voiture. En attendant, elle étudie pour un examen qui complétera sa formation comme mécano d’hélicoptère. Belle rencontre.

Ensuite, de longues lignes droites me mènent à travers Maliotenam, puis à la rivière Moisie, ancien bout de la route. C’est aussi le dernier camping. Aventure.

À part quelques petits stationnements et chemins, seul le long ruban d’asphalte, habituellement sans accotement mais peu fréquenté, me relie à la société. Ça monte, descend et tourne tout le temps, mais ce n’est pas difficile. La tumultueuse rivière Matamek offre une rare fenêtre sur la mer.

Les kilomètres s’accumulent rapidement, mais rien ne me convient pour arrêter. J’aimerais bien me rendre à la rivière au Bouleau, mais je ne sais pas à quelle distance je la trouverai.

En approchant de l’estuaire de la rivière Pigou, la mer réapparaît sur ma droite. Je risque un petit chemin. Il y a de petits chalets, une belle plage, mais tout semble privé. Je mange tant bien que mal, car les mouches noires sont partout, innombrables.

Je pars m’informer au chalet qui est occupé. Je ne  suis plus qu’à deux ou trois kilomètres de la rivière au Bouleau. Yé ! Je remet les bagages sur le vélo, puis je roule quelques minutes. Il est tard, mais le site est superbe. Avec ma cuirasse anti-bibites, je monte ma tente, mettant en place ma modification contre les poches d’eau.

Au moment d’entrer, j’essaie de laisser les mouches noires dehors, mais il n’y a pas de miracle : elles sont plusieurs dizaines à entrer. Je dois donc me transformer en meurtrier en série. Aucune ne survit… Heureusement, il était trop tôt pour les moustiques, qui s’installent à l’affût – inutile – sur la moustiquaire. Pas question de ressortir avant demain matin.

Après le ménage de bibites, il me reste un peu de temps pour écrire avant la nuit. Peu après 21 h, je m’installe pour dormir, bercé par le doux bruit des vagues. C’est presque le paradis… dans la tente !


km jour : 131,3
km total : 1078
départ / arrivée : 9 h 00 / 19 h 30
temps déplacement : 6 : 58
vitesse moyenne : 18,8
vitesse maximale : 49,7

Plages et épinettes

> Port-Cartier – 85 km

Mardi. Nuit parfaite, tente sèche, levé tôt par le soleil. Je profite de l’électricité pour mettre à jour mon journal, puis je me prépare pour ce qui devrait être une petite journée. Au moment de partir, mes voisins me donnent un bloc de leur cheddar bio, vraiment délicieux dès la première bouchée.

C’est chaud et brumeux. Pleuvra-t-il ? Pas maintenant, en tout cas. En avant-midi, j’ai un bon vent de dos, avec les bons et mauvais côtés : beaucoup de vitesse, mais des mouches à chevreuil qui réussissent à me suivre. En après-midi, j’ai le vent de face, avec les bons et mauvais côtés : moins de vitesse, mais pas non plus de mouches à chevreuil.

Entre les quelques villages, je roule en forêt. C’est généralement assez plat, donc facile. Autour des villages et en traversant les cours d’eau, il y a de jolies vues ; le reste du temps, il faut vraiment aimer les arbres à haute dose. Il y a un accotement environ la moitié du temps, mais la circulation est relativement légère maintenant. Je reste quand même vigilant.

Je prends une pause à Pointe-aux-Anglais, avec sa plage de sable fin et presque blanc. Vraiment très beau, avec l’horizon de mer. Mes voisins d’hier passent juste à ce moment-là… Un peu plus loin, j’arrête saluer deux auto-stoppeurs. Fabien et Marine habitent Marseille et ont décidé de voyager hors des sentiers battus. Très gentils eux aussi.

Je dîne au pont de la rivière Pentecôte, avec son delta de bancs de gravier et ses falaises de sable. Ensuite, je gravis la seule côte abrupte de la journée. Les genoux vont beaucoup mieux : j’ai à peine de petites douleurs intermittentes, rien de dérangeant. En revanche, je sens la fatigue d’hier et je vais me contenter d’une journée modeste.

Après ma dose d’épinette, j’arrive enfin à Port-Cartier. À l’information touristique, les trois jeunes préposés font un excellent boulot, très gentiment. À l’épicerie voisine, je fais le plein de fruits frais puis me dirige tranquillement vers le camping.

C’est très chaud partout. Après une collation de fraises savoureuses, je monte le camp, prends ma douche, lave mes vêtements de vélo et rédige le journal dans la salle communautaire. Il n’y a pas Internet ici non plus, mais je veux me préparer pour pouvoir envoyer un courriel rapidement demain si l’occasion se présente.

Je choisis de manger dans la salle communautaire. C’est plus simple et loin des bestioles. J’en profite, car je crois que les prochains jours seront différents.

J’essaie d’appeler mes frères. Je laisse des messages aux deux, et Gaétan me rappelle rapidement. Nous discutons de choses et d’autres, dont la pluie qui arrive ici pour la nuit. Il y a aussi le bateau familial qui, contre toute espérance, semble en voie de résurrection, et le problème de louvoiement de mon vélo, qui pourrait se corriger en transférant du poids vers l’arrière. Test à venir dès demain.

Il est près de 21 h, alors je me prépare pour une nuit de flotte. Avec une bonne tente, ce n’est jamais un problème.


km jour : 84,2
km total : 947
départ / arrivée : 9 h 30 / 15 h 40
temps déplacement : 4 : 40
vitesse moyenne : 18,0
vitesse maximale : 48,4
camping : 25 $

Les côtes de Baie-Comeau

> Baie-Trinité – 115 km
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Lundi. Nuit parfaite, tente sèche. Je déjeune avec Alain et Ariane, puis je me mets au journal. Mes voisins montent vers Manic 5, une bonne journée de route car le barrage est à plus de 200 km de la 138. Je quitte vers 9 h 30.

Il fait très beau, déjà chaud au soleil, et je profite du vent de dos. Après la rivière Manicouagan, je traverse la première partie de Baie-Comeau, prenant la piste cyclable quand je la trouve, puis longe la 138 par une belle piste en forêt. J’avais pensé aller à l’épicerie dans la deuxième moitié de la ville, mais zut, la route part immédiatement en forêt. Heureusement, j’ai des réserves et j’avais fait un petit arrêt dans une boulangerie.

À l’intersection, je m’informe du trajet à une cycliste. La visière de son casque, pourtant tout neuf, est brisée et lui bloque partiellement la vision. Je replace le tout temporairement avec du ruban gommé, à sa grande satisfaction.

Après quelques usines, je vais de côte en côte. Bien sûr, je marche plusieurs montées, mais ça avance bien. En plein bois, un panneau annonce la fin de la véloroute. Il y a un stationnement d’où part un sentier. J’hésite un peu, je verrouille mon vélo, et arrivent Roger et Diane qui m’offrent très gentiment de surveiller mon matériel, le temps que je puisse profiter du paysage.

C’est magnifique : le petit sentier, une passerelle en bois accrochée sur un cap au milieu des kalmias, domine la baie de Saint-Pancrace. Photos ! L’ancien stationnement n’existe plus, mais on a gagné au change. En revanche, l’accotement devient intermittent, demandant plus de vigilance.

La route descend vers le fleuve qu’elle longe jusqu’à Franquelin. J’y fais une mini épicerie – je ne verrai rien d’autre sur la route aujourd’hui –, je dîne à l’ombre et je retourne au dépanneur pour remplir mes bouteilles. La couleur de l’eau du robinet est plus que douteuse : elle n’est pas potable. À 200 m, il y a la source à Wallace, excellente.

Je repars dans les montagnes, alors que la route longe un chapelet de petits lacs, puis une longue descente rapide et un tunnel me ramènent à la côte, toujours magnifique. J’arrive déjà à Godbout, où j’avais pensé arrêter – j’ai 80 km dans les jambes – mais il est tôt et j’ai le goût de laisser les côtes derrière moi. Je repars.

La route en montagne reste très isolée, avec beaucoup de grosses montées et descentes. Il y a aussi de petites zones de travaux à surveiller.

Le soleil disparaît dans ses nuages, et je dois vivre avec d’autres nuages plus menaçants dans l’immédiat : les mouches noires sont sorties en force. Il me reste de belles descentes. Je passe l’intersection vers Pointe-des-Monts, puis j’arrive à Baie-Trinité et au camping, encore très cher. Il passe tout juste 18 h.

Je m’installe rapidement en mode « pluie et bibittes », car la tenancière me parle d’une prévision de pluie pour demain. En attendant, l’horizon est magnifique, avec les sommets des Chic-Chocs qui ferment encore ce qui est maintenant le Golfe du Saint-Laurent.

Après le repas, je veille avec mes voisins, Émilien et Chantale, producteurs laitiers biologiques dans Lotbinière. À l’époque, ils ont été des pionniers, et restent très heureux de leur décision. Leurs enfants, jeunes adultes, se préparent à reprendre la ferme. Issu d’une famille de 15, Émilien a un frère, Gilles, qui est évêque en Abitibi. À la tombée de la nuit, les escadrons de moustiques nous chassent, qui vers le VR, qui vers la tente.

Avant le dodo, il me reste la vaisselle et la douche. Comme j’ai de l’électricité dans ma tente, je charge mes appareils et je profite de ma musique avant de m’endormir un peu plus tard que d’habitude.


km jour : 113,9
km total : 863
départ / arrivée : 9 h 30 / 18 h 10
temps déplacement : 6 : 50
vitesse moyenne : 16,6
vitesse maximale : 69,4
camping : 27 $

Arbres et baies

> Pointe-aux-Outardes – 100 km
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Dimanche. Au matin, le brouillard a tout envahi, mais se lève tranquillement. La tente est sèche à l’intérieur, mais le sable humide a collé un peu partout. J’enlève ce que je peux et je prends la route vers 9 h 30.

Pour le moment, le soleil et les nuages se partagent le ciel, mais tranquillement les nuages cèdent la place. La journée est chaude avec un fort et utile vent d’ouest.

Après une première montée pédestre, je prends une piste cyclable, l’ancienne route, pour un joli bout de trajet jusqu’à l’entrée de Forestville. Petite épicerie, puis grande descente : je suis au bord de la magnifique baie Laval. La route suit la rivière du même nom, puis revient à une autre baie, un trajet facile sauf pour l’absence d’accotement pour quelques kilomètres, une situation qui exige une bonne vigilance.

La route est isolée : il n’y a pratiquement aucune installation significative avant Ragueneau, en fin d’après-midi. Le pont de la rivière Bersimis est long et étroit, mais un détecteur signale ma présence aux automobilistes en déclenchant un clignotant. Bon système. Et beau paysage.

Peu avant Ragueneau, je croise mes premiers vrais cyclotouristes du trajet : Laurent et Chloé, étudiants en enseignement de Montréal, ont roulé de Québec à Matane, pris le traversier et reviennent à leur point de départ. Ils sont très gentils et joyeux.

À Ragueneau, retour des maisons. Il y a aussi une zone de travaux assez longue et complexe, où les automobilistes sont guidés par un véhicule d’escorte. La file d’attente est vraiment longue.

Quand j’arrive à la hauteur du signaleur, nous discutons du meilleur moyen pour que je traverse cette zone, et finalement nous chargeons mon vélo dans la boite de la camionnette. C’est donc en tout confort, en compagnie de Tommy, que je passe ces quelques kilomètres.

Avant de partir, je laisse passer les voitures, et je m’arrête peu après à l’information touristique. Je fais le plein d’eau et discute campings avec les préposées. Celui qui est le mieux situé ne répond pas : nous convenons qu’elles m’appelleront si elle ont confirmation qu’il y a de la place. L’appel arrive quelques instants après l’intersection. Je rebrousse chemin et m’y rends : 100 kilomètres, c’est assez pour aujourd’hui.

Le site est magnifique, au bord de la baie de la rivière aux Outardes. Surtout, j’ai de très gentils voisins. Alain et Ariane, de Blainville, sont en vacances. Lui travaille en réfection de toitures, elle commence l’enseignement. La soirée et les conversations sont très agréables. Comme d’habitude, je me couche vers 22 h 30, sans avoir touché au journal mais avec une météo parfaite.


km jour : 100,6
km total : 749
départ / arrivée : 9 h 30 / 17 h 30
temps déplacement : 5 : 43
vitesse moyenne : 17,6
vitesse maximale : 61,7
camping : 25 $

Véloroute des Baleines

> Portneuf-sur-Mer – 95 km
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Samedi. J’ai bien aimé retrouver ma tente : c’était une nuit très confortable. En revanche, il me faut revêtir une véritable armure dès que je dois sortir. Donc, je prépare tout à l’intérieur, et je ne sors que pour démonter la tente, charger le vélo et partir… pour le local communautaire. Là, je déjeune et finis de me préparer confortablement avant de prendre la route.

Je n’ai que quelques kilomètres à franchir avant de rejoindre le traversier. Il y a peu de véhicules en attente, mais parmi eux un camion léger avec boite ouverte. Je demande au conducteur s’il est en mesure de me conduire en haut de la côte de Tadoussac, ce qu’il accepte avec gentillesse. J’embarque sur le bateau, puis nous chargeons mon vélo.

À bord, je fais la connaissance de Dominique, entrepreneur en construction, de sa copine Véronique et de Réjean, retraité et papa de mon conducteur. Leurs roulottes sont restées à Saint-Siméon, et ils partent en croisière sur le Saguenay. Ils ne sont pas pressés, alors ils me montent sur quelques kilomètres. Merci !

Ce matin, il fait plutôt beau, mais je vois un mur gris s’approcher tranquillement. En attendant, il me reste quelques montées et plusieurs descentes avant de me rendre aux Bergeronnes. Je rencontre un jeune cycliste qui va à ce village, mais sans charge. De mon côté, je monte assez bien malgré mes genoux, que je ménage de mon mieux, et je roule bon train.

Aux Bergeronnes, je fais une petite épicerie, et la pluie commence. Comme elle est assez drue, je m’abrite et en profite pour manger un peu. Ensuite, elle devient assez légère et je repars, avec mon matériel bien protégé. Jusqu’aux Escoumins, il y a quelques gouttes, mais jamais assez pour me mouiller vraiment, puis la pluie cesse.

J’arrête à l’information touristique pour apprendre qu’il y a un camping à Portneuf-sur-Mer, une destination raisonnable pour aujourd’hui. Le ciel reste bien gris, mais j’avance toujours bien, malgré quelques montées que je marche. C’est somme toute assez facile, malgré mes genoux blessés.

Avant Longue-Rive, la véloroute quitte la 138 pour prendre l’ancienne route devenue piste cyclable. Bonne idée. Ce sont cinq beaux kilomètres.

En arrivant à Sault-au-Mouton, je reprends l’ancienne route et j’arrête à la chute, là même où nous avons pris un souper en route vers Anticosti, il y a déjà 25 ans. Jean-Pierre, Roger et Jacynthe, mes compagnons de l’époque, sont toujours de bons amis.

Je ne suis plus très loin de ma destination. La route est facile, car elle longe les herbes salées et la mer. Une piste cyclable traverse le village de Portneuf-sur-Mer, puis c’est le camping. C’est simple et plus abordable.

Je m’installe, prends ma douche, soupe et échange un peu avec mes voisins, François et son fils Félix, jusqu’à ce qu’une forte pluie accompagnée d’éclairs nous chasse sous les tentes. J’ai donc le temps d’écrire le journal avec double musique : Stephan Eicher et pluie. Ça devrait bien dormir, si la tente est toujours à la hauteur. Comme les genoux, ça va. Avant de dormir, j’appelle ma sœur Monique. Au moment de me coucher, la pluie a cessé et le ciel est constellé d’étoiles.


km jour : 93,7
km total : 648
départ / arrivée : 9 h 30 / 17 h 30
temps déplacement : 5 : 31
vitesse moyenne : 16,9
vitesse maximale : 63,5
camping : 17 $

Mollo ?

> Baie-Ste-Catherine – 65 km
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Vendredi. C’était calme dans notre petite chambre, mais beaucoup trop chaud. Vivement la tente !

Levé à 7 h, je passe au salon pour écrire le journal d’hier et envoyer un message collectif. Ensuite, je déjeune en compagnie d’Olivier, toujours aussi allumé, puis je me prépare. Je prends la route vers 9 h 30, bien résolu à me ménager les genoux.

Il fait plutôt beau, pas encore trop chaud, mais le ciel reste voilé. Le trajet d’aujourd’hui est encore montagneux, mais moins pentu et plus court. Je fais attention à mes genoux : dès que la montée s’accentue, je descends de vélo et je le tire avec une sangle en ceinture. J’ai donc droit à  quelques kilomètres de marche, meilleurs que le pédalage dans les circonstances.

Après quelques minutes, je laisse la 138 pour traverser Cap-à-l’Aigle. Première occasion de marcher… mais pas la dernière. Jusqu’à Saint-Fidèle, ça monte régulièrement et parfois sérieusement.

Le village est connu pour sa fromagerie. J’y arrête pour le fromage, régulier et en grains, mais aussi pour une gourmandise, une bonne crème glacée.

Ensuite, c’est une grosse descente, spectaculaire, dans un magnifique paysage, vers Port-au-Saumon. Évidemment, il faut remonter, ce qui implique quelques kilomètres à pieds. Je n’aime pas ça, mais c’est bon pour mes genoux.

J’en profite pour planifier la retraite de ce vélo. Il n’est pas bien meilleur dans les descentes que dans les montées : il louvoie souvent, ce qui est difficile à contrôler. Points positifs ? Les freins, le confort général, l’équipement périphérique.

J’arrive facilement à Saint-Siméon, où je dîne avec le fromage en grains, délicieux lui aussi. Il est tôt, les genoux tiennent, alors je poursuis. Évidemment, la route descend, puis remonte longtemps – à pieds, c’est vraiment long. Par la suite, le trajet est vallonné, avec de bonnes montées, de bonnes descentes et de bons bouts normaux. La route passe près d’une série de petits lacs bien jolis.

Le ciel se charge tranquillement, le tonnerre gronde, les premières gouttes s’écrasent au sol : je me mets en mode pluie… pour cinq minutes. Le beau temps revient.

Je suis au camping, à nouveau cher, avant 17 h. Mon site est loin de la route et des services, et infesté de moustiques. Je monte ma tente puis j’inspecte le local communautaire : il y a des tables, de l’électricité et du Wi-Fi. Parfait. Après une bonne jase avec François, un policier retraité et amateur de chevaux, une douche et un petit lavage, je m’installe au local pour souper, écrire et, enfin, mettre en ligne les premières photos. Peu après 21 h, tout est fait. Je retourne à ma tente, tue quelques moustiques et me couche pour une nuit bonne et – espérons – réparatrice.


km jour : 65,9
km total : 555
départ / arrivée : 9 h 30 / 17 h 00
temps déplacement : 4 : 57
vitesse moyenne : 13,3
vitesse maximale : 59,7
camping : 29 $