> Havre Boucher – 115 km
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Samedi. C’était prévisible : la nuit a été excellente. Quand je me lève, vers 7 h, le ciel est bien gris. Comme la tente n’est que légèrement humide, je me dépêche de la mettre dans l’abri cuisine, mais la pluie ne vient pas. Il est 8 h 30 quand je prends la route.
Je fais une dizaine de kilomètres sur la transcanadienne avant de bifurquer vers le sud. Le bitume est moins beau, mais le paysage s’annonce meilleur et les autos rarissimes. C’est bien le cas. Cette route compte de nombreuses côtes, mais pas trop abruptes.
À Orangedale, tout petit village, je rate une intersection et me ramasse sur une route en gravier. C’est vraiment joli, cohérent avec la carte, mais c’est un cul-de-sac.
Je reviens sur mes pas, reprends la bonne route et constate que le pavage n’y est pas bien meilleur que le gravier. Plus loin, je roule quelques kilomètres sur un gravier bien pire que celui de mon détour, avec de la planche à laver et des trous… Je comprends pourquoi il n’y a pas de circulation.
De retour sur le pavage – pour ce qu’il en reste –, je profite de belles baies. En revanche, je dois slalomer entre les trous et les bosses. Quelle mauvaise route ! En plus, il y a beaucoup de maisons abandonnées…
D’autres sont gardées férocement. Je dois tester sur un cabot « volontaire » un système de protection des mollets cyclistes : un jet d’eau sur le museau. Il semble que ça marche, mais je devrai travailler la précision du tir.
À Marble Mountain, je dîne sur un très joli belvédère ouvrant sur la baie et les îles. Les nuages dominent malgré quelques percées de soleil. Le vent d’est m’est utile en me faisant avancer plus facilement mais annonce la pluie. Celle-ci, trop faible pour déranger, commence vers 13 h 30, tout de suite après West Bay.
Je ne roule plus près de l’eau, mais en forêt. Je rejoins une route plus importante. Il y a moins de trous mais plus de voitures. Comme les conducteurs sont courtois, ce n’est pas difficile.
J’arrive à Port Hawkesbury. Depuis tôt ce matin, je n’avais vu aucun commerce : ils sont tous ici. Je fais une épicerie. Une dame âgée, acadienne, me parle en français, une langue qu’elle semble peu pratiquer mais qu’elle aime. À la station service où le fais le plein – d’eau –, la caissière est originaire de la banlieue de Montréal. Un homme s’intéresse beaucoup à mon vélo, posant plein de questions, prenant des notes.
La pluie est plus forte, mais toujours pas problématique. Je poursuis sur un large boulevard jusqu’à la digue qui relie l’Île du Cap-Breton à la terre ferme.
Bientôt, je prends une route secondaire, puisque l’autoroute n’est pas pour moi. C’est calme, et en prime la pluie cesse. Peu après Havre Boucher, un terrain de camping. Il n’est pas tard, mais avec un ciel douteux et déjà 115 km aujourd’hui, c’est ici que j’arrête.
J’ai le temps de monter ma tente, de manger et de faire la vaisselle avant qu’un petit crachin s’installe. Je passe à la douche et j’appelle mon frère. Rien de bien spécial à Montréal.
Je m’installe dans la buanderie pour écrire. C’est souvent là que c’est le plus simple de garder l’ordinateur en charge. En revanche, la connexion Internet est assez précaire : je ne peux même pas lire mes courriels. Pas grave. En revanche, mon ordinateur installe une mise à jour, ce qui lui prend du temps. Quand je rejoins ma tente, la pluie a cessé.
km jour : 113,6
km total : 2720
départ / arrivée : 8 h 30 / 17 h 10
temps déplacement : 6 : 18
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 54,5
camping : 23$