La belle vallée de la Bow

Le lac Herbert

> Wapiti Campground (Canmore) – 115 km
Sommaire

Mardi. Je m’y attendais en voyant le dégagement s’opérer hier soir, et ça a été bien froid, un peu trop : j’aurais dû ajouter un autre polar. À mon lever, vers 6 h 30, mon thermomètre indique 5° !

Je m’habille chaudement et je me prépare sans bruit, puis je vais déjeuner dans l’abri. Avant de partir, je passe au site de camping : rien ne bouge. Tant mieux pour Diane et Danielle : elles se reposent.

Comme prévu, ça descend pas mal plus que ça monte, alors c’est facile. Au début, c’est encore glacial et j’apprécie les petites mitaines qui n’avaient pas encore servi. Plus tard, le grand soleil réchauffe tout et je me retrouve à pédaler vêtu comme d’habitude.

C’est à nouveau de magnifiques paysages que je traverse : montagnes majestueuses souvent couronnées de blanc, lacs émeraudes jouant avec les reflets, forêts, fleurs, ruisseaux… C’est un plaisir constant, surtout que les conditions sont parfaites côté lumière avec le soleil.

Le lac Herbert, miroir émeraude au creux des montagnes, est particulièrement spectaculaire. Alors que j’y prends une pause photo, un employé du parc veut savoir si j’ai vu un ours, mort ou blessé à la suite d’une collision. Il me demande de signaler tout ours.

Cinq minutes plus tard, un jeune ours grimpe dans un arbre à cinq mètres de moi. Je quitte rapidement les lieux !

Je suis à quelques minutes de la guérite où les voitures font la file pour entrer sur la route. J’y arrête pour signaler l’ours, qui semble connu, puis je prends la route 1, l’autoroute transcanadienne. À chaque entrée ou sortie, il y a des « Texas Rolls », une série de tuyaux perpendiculaires à la route au dessus d’un fossé. C’est un système pour empêcher les animaux de se rendre sur l’autoroute, mais ça pourrait être assez dangereux à vélo. Je les passe chaque fois à pieds.

Je reste à peine 3 km sur la 1, puisque je suis déjà à Lac Louise. L’information touristique me fournit une bonne carte permettant d’aller jusqu’à Canmore.

Le Lac Louise est à 4 km du village ; le Lac Moraine, lui, est à 14 km. Trop loin pour moi aujourd’hui. Je m’engage plutôt sur la 1A, route parallèle à la 1, mais toute petite et calme. Il y a autant de vélos que de voitures.

C’est à la fois agréable et intéressant, puisqu’il y a plusieurs panneaux d’interprétation à propos de la vallée de la Bow, le cours d’eau qui nous guide jusqu’à Calgary. L’un deux rappelle le sort pénible d’internés d’un camp de travail pendant la première guerre mondiale, coupables d’être originaires du mauvais pays et de pauvreté.

Parfois, la route se scinde en deux sections plus étroites. Ça ressemble aux routes de montagne en Europe. J’aime.

Une barrière bloque une section de la route pendant la nuit afin de protéger la faune, une bonne idée. Au moment de rejoindre la 1, un mouflon est au milieu de la route, sous un viaduc. Les voitures hésitent, puis l’animal libère le chemin.

Je pensais devoir prendre la 1, mais dans la bretelle qui y mène il y a une piste cyclable. Parfait ! Jusqu’à Banff, je longe de jolis petits lacs, toujours entourés de montagnes. J’entre en ville, car j’ai quelques courses à faire : il y a longtemps que je n’ai plus de fruits frais. Ensuite, j’ai un peu de difficultés à retrouver la piste, mais je finis par y arriver.

À nouveau, la piste cyclable longe l’autoroute en tout confort… et ça descend. En entrant à Canmore, il y a un centre d’information touristique. Les deux jeunes préposées me présentent le trajet à suivre à Calgary pour rejoindre l’aéroport. Précieux. Et le camping est juste à côté. Après plus de 115 km, il est temps d’arrêter.

Ce camping est très cher et assez moche. Il est juste entre l’autoroute et la grand route, qui elle-même longe un chemin de fer assez fréquenté. Ce sera une nuit à bouchons d’oreilles. En revanche, il y a des douches – à 2 $, en plus du prix du camping – et de l’électricité pour l’ordinateur et l’appareil photo. Ça commençait à devenir urgent pour mes appareils.

Il y a aussi Denis. Parti de Montréal à vélo, il se dirige vers Vancouver. Nous discutons abondamment de trajets et d’équipement. Nous sommes rejoints par deux couples de touristes québécois : le français est l’honneur ce soir.

La connexion Internet est un peu précaire, mais je réussis à acheter mon billet de retour vers Montréal pour jeudi midi. Il est trop tard pour le journal ou les courriels : je passe à la douche et au dodo.

km jour : 116,4
km total : 2822
départ / arrivée : 7 h 30 / 14 h 00
temps de trajet : 6 : 39
vitesse moyenne : 17,4
vitesse maximale : 56,5
camping : 27 $