Eau et glace – un peu

Le lac Bow

> Ruisseau Mosquito (Parc Banff) – 65 km
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Lundi. Nuit fraîche et confortable, mais la tente est légèrement humide ce matin. Avant 6 h, nous nous activons tranquillement, et nous prenons chacun nos routes vers 7 h 30. Détail : ici, il est 8 h 30, car j’ai changé de fuseau horaire hier sans le réaliser. Tant pis, je changerai mon heure demain.

Ce matin, c’est assez froid, et la couverture nuageuse est assez trouée. Belle journée en vue ? La route descend en forêt pour les premiers kilomètres, jusqu’à l’intersection de quatre vallées : au nord, celle d’où je viens ; au sud, celle où je vais ; à l’ouest, le col Howe ; à l’est, celle où vont les eaux, vers Red Deer. Le lieu est à la fois historique, en tant que lieu de passage, et magnifique avec un delta complexe au cœur des montagnes. Impressionnant !

C’est là que je rencontre Krijin, un cyclotouriste hollandais en route jusqu’en novembre dans les parcs de l’ouest du continent. Nos nous recroisons quelques fois en cours de journée.

Ensuite, ça monte, comme prévu, mais assez doucement en général. Ce n’est pas difficile, mais comme nous sommes en forêt et ne voyons pas beaucoup la rivière Mistaya dont nous remontons le cours, c’est moins spectaculaire.

Après un bon bout à se rapprocher des glaciers magnifiques, ça se met à monter, mais ce n’est ni très long ni très difficile sur cette route large et presque droite.

En approchant du sommet, je rattrape Kanak, Muntasir et Sarah-Jane. Les deux premiers sont du Bangladesh, la dernière d’Australie. Leur trajet prévu va d’Anchorage à Toronto. Sarah-Jane est assez volubile alors que les garçons sont plus discrets, mais la rencontre est, comme d’habitude, très agréable.

Au sommet du col Bow – à 2067 m, c’est le point le plus haut de mon trajet –, nous nous retrouvons à cinq avec Krijin… pour prendre la fuite devant la pluie qui avance rapidement vers nous.

C’est la descente rapide sous les premières gouttes, mais avec d’incontournables arrêts photo à cause du fabuleux lac Bow, une vraie carte postale.

Je file au plus vite vers le premier camping, une étape que je prévoyais, alors que la pluie reste relativement légère et ne traverse pas mes protections. C’est donc au camping Mosquito que je passerai cette nuit-ci, car le ciel reste incertain malgré une éclaircie.

Je mange, un peu plus tard que prévu mais bien à l’abri. Alors que j’achève mon repas, un petit camper s’approche avec deux dames qui se questionnent à propos du poste d’accueil. Je leur réponds en français, puisqu’il est évident qu’elles sont québécoises, et leur explique le fonctionnement de l’auto inscription. Je leur propose que nous partagions le site ce soir, ce qu’elles acceptent volontiers.

Diane et Danielle, retraitées, sont en couple depuis quelques années. Au début, chacun s’organise de son côté.

Comme il est encore tôt, je pars marcher un peu sur un très joli sentier en forêt. J’aurais bien aimé le suivre plus longtemps, dans les hauteurs où il mène, mais ce n’est pas pour ce voyage-ci. J’y croise quelques randonneurs, beaucoup de fleurs et je rejoins la rivière pour m’arroser un peu de son eau glaciale. Je redescends tranquillement, bien heureux de mon escapade et du retour du soleil.

Au souper, nous nous retrouvons à trois et conversons comme de vieux amis pour une bonne partie de la soirée, à peine dérangés par la fumée erratique du feu de bois, mon premier du voyage.

Vers 20 h, heure du Pacifique, chacun se dirige vers ses quartiers. Je complète le journal avant le dodo vers 21 h, puis je règle mes horloges sur leur nouvelle heure. Je me couche donc peu après 22 h, heure des Rocheuses.

km jour : 67,0
km total : 2706
départ / arrivée : 7 h 30 / 14 h 00
temps de trajet : 4 : 50
vitesse moyenne : 14,1
vitesse maximale : 46,3
camping : 5 $