La vallée des glaciers

Le glacier Columbia

> Ruisseau Rampart (Parc Banff) – 95 km
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Dimanche. La pluie n’a pas duré, et tout est bien sec quand je me lève… à 4 h 45. Moins d’une heure plus tard, je suis en route. Mon camping peut-être illégal et l’impossibilité de le payer faute de monnaie m’ont incité à ne pas traîner.

Ce matin, c’est gris et frais, mais il n’y a pratiquement personne sur la route avant 8 h. Pendant les premières heures, le trajet est facile et reste spectaculaire : je remonte toujours le cours de la rivière Athabaska entre deux murs de montagnes aux sommets souvent couronnés de blanc. J’arrête déjeuner – fin de mon délicieux yogourt… – au stationnement du ruisseau Poboktan, point de départ de randonnées de plusieurs jours en arrière-pays. Pour cette fois-ci, je me contente d’en rêver…

Depuis un bout de temps, je guettais le ciel derrière moi : de la pluie semblait s’approcher, même s’il y avait un peu de bleu devant. Effectivement, les gouttes arrivent juste après le repas. Je range les tissus à sécher et enfile mes couvre chaussures, mais la pluie n’est pas très intense et cesse bientôt… pour revenir un peu plus forte. Rien de bien sérieux, et bientôt tout est bien sec.

À la hauteur du ruisseau Beauty, deux cyclistes prennent la route : Kyle et son neveu Connor, d’Edmonton, vont en vélo et auberge de Jasper à Banff. Ayant des rythmes semblables, nous nous croisons régulièrement tout au long de la journée.

Le terrain facile ne saurait durer : une bonne montée est au programme. Les paysages toujours magnifiques me font multiplier les photos, il y a des cascades, des mouflons, les glaciers qui se font de plus en plus proches, et toujours les montagnes. Assez fantastique !

Je passe près d’un truc touristique assez couru : Glacier SkyWalk permet aux visiteurs de marcher sur une passerelle en verre au-dessus du vide. Ensuite, une descente assez échevelée me mène au dernier delta avant le champ de glace Columbia, un des principaux attraits du parc. Effectivement, c’est très impressionnant, mais la foule est là, dense. Je passe mon chemin pour aller dîner tranquillement à l’entrée d’un camping.

En repartant, je croise Russ, un cycliste parti du Nouveau-Mexique et en route pour une boucle de plusieurs mois. Peu après, je passe le col Sunwapta, limite des parcs Jasper et Banff et ligne de partage des eaux entre l’Arctique et l’Atlantique.

La douce descente du début devient rapidement une chevauchée à haute vitesse car la pente est abrupte et longue. Je m’arrête à quelques reprises car les paysages sont vraiment sublimes malgré l’orage qui gronde sur les sommets. Je reçois quelques gouttes, à nouveau rien de sérieux, mais j’essaie de ne pas trop traîner en route.

La fin du trajet est facile, en faux plat descendant le long de la rivière North Saskatchewan. C’est toujours de toute beauté.

J’arrive au camping vers 16 h et, est-ce un miracle, il y a de nombreux sites libres. Comment payer puisque je n’ai pas de monnaie ? Un couple en roulotte me dépanne très gentiment. Et la préposée me parle en français : Valérie vient du Lac-Saint-Jean. Ayant choisi un site libre, je monte la tente en vitesse car la pluie est proche. Les premières gouttes arrivent alors que j’entre mon matériel sous la tente. Ouf !

Je m’installe sous l’abri communautaire pour cuisiner. Une jeune femme m’y retrouve : Melissa fait un tour du monde depuis environ neuf mois, ses amis espagnols Vicens et Núria sont venus passer quelques jours avec elle et nous passons une excellente soirée entre cyclistes, passant de l’anglais à l’espagnol ou au français selon les moments. Ils se sont connus à Barcelone, et Melissa est originaire de l’Oregon…

La soirée reste courte et chacun se réfugie dans sa tente car les moustiques, à défaut d’être efficaces, sont nombreux. Dès 21 h, dodo !

km jour : 94,4
km total : 2639
départ / arrivée : 5 h 45 / 16 h 00
temps de trajet : 6 : 17
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 63,6
camping : 17 $