Jasper et Athabaska

Rivière Athabaska

> Honeymoon Lake (Parc Jasper) – 55 km
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Samedi. Comme prévu, l’autobus se présente à 0 h 15, mais il n’est pas seul : le mien va à Edmonton, un autre à Calgary. C’est le branle-bas pour un bout de temps, puis tous s’installent le mieux possible pour un trajet inconfortable. À 0 h 45, les deux autobus partent de concert avant de prendre chacun leur route.

Une affiche me donne l’heure juste : Jasper 450 km. Bon choix, cet autobus. En revanche, ça dort mal, et il y a des pauses de temps en temps à des stations service qui servent de terminus. Vers 4 h 45, le chauffeur s’arrête, recule – pas simple avec une remorque – et descend. Nous quittons une demi-heure plus tard, après l’arrivée d’une ambulance…

Au petit matin, je découvre des montagnes assez considérables. Nous roulons dans une vallée encaissée. Lors d’une autre pause, nous admirons les sommets blancs éclairés par les premiers rayons du soleil. Une jeune fille est aussi captivée que moi, nous partageons ce moment. À 7 h, nous entrons en Alberta ; à 7 h 30, avec un léger retard, nous arrivons enfin à Jasper. Beaucoup continuent, parfois pour plus d’une journée, mais moi j’en ai fini de l’autobus.

Le travail commence : remontage du vélo, déjeuner, informations sur le trajet auprès de Parcs Canada, épicerie importante puisque je serai plusieurs jour sans ravitaillement. Il est déjà tard quand je prends la route.

Réglons un point : c’est vraiment spectaculaire côté paysages. La route remonte la rivière Athabasca, d’un curieux blanc verdâtre, qui naît dans les glaciers du parc Jasper et se jette dans l’océan Arctique après une traversée toxique des exploitations de sables bitumineux, loin au nord. Les montagnes où persistent de grandes taches blanches sont magnifiques. Je prends plein de photos.

Pour un bout, j’ai le choix entre deux routes : la 93, route principale, ou la 93A, plus petite. C’est mon choix. Bien sur, ça monte beaucoup avant de redescendre, mais c’est beau et il y a très peu de voitures. Je pique-nique à la confluence de deux rivières, balise importante pour les anciens voyageurs, je longe de petits lacs, j’arrête un peu aux spectaculaires chutes Athabasca – il y a plein de touristes – puis je retrouve la 93 pour finir la journée. J’y croise deux cyclotouristes. Nous arrêtons pour jaser. Shane est irlandais, Kay est anglaise, les deux enseignent en Espagne et font un voyage d’assez grande ampleur eux aussi.

Depuis ce matin, le ciel était légèrement voilé, mais en après-midi c’est plus un mélange soleil et nuages, et ça reste assez chaud avec 32°. Après une journée relativement courte, j’arrive au camping prévu.

Je m’y attendais : il n’y a plus aucune place libre aux emplacements normaux. Je me trouve un petit coin, incertain de sa légalité, et je m’installe. Il y a un lac magnifique : j’y plonge, profitant de l’occasion pour laver mes vêtements de vélo. Bon truc, finalement. Je popote dans un abri collectif, puisque je n’ai pas de table, mets ma bouffe et mes accessoires de toilette dans un casier anti-ours – j’avais récupéré un petit cadenas à combinaison bien fonctionnel, qui sert ici – et rentre dans ma tente pour régler le cas du journal. Vers la fin, un crépitement venu des temps anciens – la pluie – me fait sortir pour récupérer la corde à linge et son contenu. À 20 h 30, je suis couché. Enfin !

km jour : 55,1
km total : 2545
départ / arrivée : 10 h 00 / 16 h 15
temps de trajet : 4 : 15
vitesse moyenne : 12,9
vitesse maximale : 51,0
camping : 0 $