
> Log Cabin Resort (Lake Crescent) – 80 km
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Vendredi. Ce matin, c’est bien sec et ma tente apprécie le bref rayon de soleil. Je me lève vers 7 h 30 et m’occupe du journal avant de me préparer. Le temps passe vite, il est passé 10 h 15 quand je quitte, ayant quand même laissé le commentaire prévu à propos du site de camping.
Je fais mes courses à Forks, seule épicerie du jour, puis reprends la 101 qui monte doucement dans la vallée de la rivière Sol Duc. Tout autour, les montagnes sont de plus en plus hautes sous un ciel bien gris mais sans apparence de pluie.
Juste avant Sappho, je prends un itinéraire vélo très calme, sur Mary Clark Road, comme suggéré hier par un cycliste. À part les inévitables coupes de bois, c’est vraiment beau et j’en ai pour 16 km, rejoignant la « Olympic National Forest ».
Au moment où je crois devoir reprendre la 101, je vois une piste cyclable toute neuve, sans aucune indication mais qui semble aller dans la bonne direction. Je prends le risque… et la piste.
C’est absolument superbe, en plein bois, facile et je n’y croise presque personne. Je continue donc dans un total ravissement sur une bonne dizaine de kilomètres. En chemin, je croise une famille – des parents et deux fillettes – qui me confirme que je rejoindrai la 101. Auparavant, la douce ligne droite devient une brève montée en lacets avant de rejoindre un chemin forestier bien pavé lui aussi. L’itinéraire pour la 101 n’est pas indiqué, mais un conducteur croisé au moment opportun m’indique la bonne direction, qui n’était pas évidente.
Je note attentivement les coordonnées – ça pourrait servir à quelqu’un – et retrouve la grande route pour deux kilomètres. À gauche, visiblement, la piste cyclable se poursuit. Je la prends.
Elle monte pas mal fort pour un ou deux kilomètres, puis descend en lacets. C’est de toute beauté dans la forêt pluviale, mais je dois être prudent car la piste est souvent couverte d’aiguilles de sapin. Une table à pique-nique m’attend pour un petit repas, puis une intersection m’indique enfin le nom de la piste : je suis sur la « Olympic Discovery Trail », dans le « Olympic National Park ».

Maintenant, la piste, toujours superbe, descend doucement pour des kilomètres. Je croise une famille à vélo – sans bagages – et nous échangeons des informations. Ils me confirment que je suis sur la rive nord du Lac Crescent, sur une piste dont une section serait difficilement praticable, réservée aux vélos de montagne. Je prends le risque : je peux toujours marcher au besoin…
Comme prévu, l’asphalte se termine soudain et je me retrouve sur une étroite piste en terre avec racines, plantes envahissantes, pierres, etc. Le sport, le vrai, commence. Le trajet reste majoritairement cyclable, technique, exigeant et vraiment de toute beauté. J’avance avec précautions, mais ça va à peu près. Je m’approche tranquillement du lac. Un bout de rail oublié confirme que je suis sur un ancien chemin de fer, mais abandonné depuis des décennies d’après la végétation et les nombreux éboulis.

Plus loin, près d’un ancien tunnel à demi effondré, il me faut mettre pied à terre et pousser le vélo pour contourner un cap sur un sentier pierreux et étroit. Difficile mais spectaculaire. Des gens en kayak qui y accostent au moment où j’arrive me donnent un coup de main.
Plusieurs autres passages exigent de marcher, trop étroits, trop pierreux, trop à pic. C’est tout un travail ! Finalement, j’émerge en retrouvant un stationnement. Inspection des fruits : il y a des dégâts compréhensibles. Je mange immédiatement deux prunes assez amochées, deux autres devront tenir jusqu’à ce soir. Il faudra aussi voir aux cerises : celles du dessous sont pas mal aplaties.
Deux cyclistes arrivent. Laith et Jennie sont de Vancouver. Ils me donnent plein d’indications pour là-bas, je leur confirme ce qui les attend et nous apprécions une belle rencontre cycliste. Ils partent sur le sentier, je leur souhaite bonne chance car il est déjà tard.

De mon côté, je vois du bleu envahir le ciel. Le dégagement ! Et comme il se fait tard, je vais voir s’il y a de la place au camping voisin, le « Log Cabin Resort ». Il reste un site pour roulotte, mais que je paie au tarif tente, assez élevé, de 25 $. Mais c’est sur le bord du lac, avec les sommets de plus de 1000 m tout autour, illuminés par le soleil malgré les lambeaux de brume qui s’attardent encore. Magique !
Je monte ma tente, bien sèche, je mange en vitesse, je prends ma douche, puis je fais un vrai lavage, à la machine, et un séchage de la même manière. Après presque trois semaines, ce n’est pas un luxe ! J’y rencontre un couple bien sympathique, Laura et Pat, avec qui nous jasons agréablement.
C’est aussi l’occasion de rédiger le journal bien confortablement et bien branché, ainsi que de trier les très nombreuses photos du jour. À 23 h 30, tout est terminé. Dodo !
km jour : 80,1
km total : 1906
départ / arrivée : 10 h 15 / 18 h 45
temps de trajet : 5 : 10
vitesse moyenne : 15,4
vitesse maximale : 44,2
camping : 25 $





