
> Bogachiel State Park (Forks) – 105 km
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Jeudi. À nouveau, il a plu toute la nuit, et ça se poursuit au petit matin. Heureusement, le site est vraiment splendide, un des très beaux du voyage. Je me prépare tranquillement et la pluie a cessé quand je sors enfin d’une tente trempée dehors, sèche en dedans. Une des cordes a perdu sa tension cette nuit : elle semble avoir été coupée net ! Un animal ?
Il est 10 h quand je quitte le camping. J’arrête à un robinet pour le plein d’eau, puis à la bibliothèque d’Amanda Park pour les courriels. La connexion est vraiment précaire, mais je réussis, de coupure en reconnexion, à envoyer un courriel collectif et à mettre jour les photos. Certains apprécieront, je crois, car le trajet est souvent très beau.
Ça a pris beaucoup de temps : il est près de 12 h quand je prends réellement la route. Après un trop petit bout dans la magnifique forêt humide environnée de montagnes, je retrouve la routine : les longues lignes droites, les résineux, les coupes de bois. Il y a juste un peu plus de relief qu’hier, mais rien de bien compliqué.
Côté météo, c’est frais. Jusqu’en milieu d’après-midi, un petit crachin occasionnel inquiète un peu, et le ciel reste presque toujours bien gris.
Sur ces routes, les bâtiments sont rares, souvent délabrés sinon abandonnés. Parfois, je peux rouler des dizaines de kilomètres sans aucune construction.
Je croise Andrew, du Colorado. Il étudie à Spokane WA et espère se rendre à San Francisco en 10 jours. J’ai un doute : j’en ai mis 20 à raison de près de 100 km par jour…
À Queets, il y a un gros dépanneur, le premier et dernier point de ravitaillement possible depuis Quinault. Heureusement, j’ai déjà tout ce qu’il me faut. Je quitte la réserve Quinault pour entrer dans le Parc national Olympic. Il y a deux campings, une auberge, des plages sur le Pacifique, mais surtout la magnifique forêt humide avec ses arbres majestueux, ses mousses, ses fougères et les jolis ravins creusés par les nombreux cours d’eau.
J’y croise Jeremy et Derek, deux frères qui s’en vont chez eux aussi, à San Francisco, mais à partir d’Anchorage. Ils ne sont en route que depuis un mois, mais ils ont accompli ce miracle en longeant la Colombie-Britannique en bateau. Je croise aussi une jeune femme, mais nous n’arrêtons pas car nous sommes au creux d’un ravin et gardons l’élan pour remonter.

Un dernier regard sur le Pacifique, une bonne côte et je retrouve les routes de coupes de bois, le long de la rivière Hoh que je vois à peine. C’est en général facile tant que je longe la rivière, puis ça monte plus sérieusement. La journée se termine par de bonnes descentes jusqu’au camping Bogachiel, du nom de la rivière qui le longe. Il est 18 h 45, assez tôt en considérant la distance de plus de 100 km et mon heure de départ.
Ici, c’est l’auto enregistrement. Il y a deux sites pour les randonneurs. Le beau est apparemment pris, il reste le moche à côté du stationnement des toilettes. J’essaie, sans grand succès, de sécher ma tente, mais je réussis à la monter sans mouiller l’intérieur malgré un double toit bien trempé. Les aiguilles de sapin sont partout et collent à ce qui est humide…
Après le repas et la douche, je me couche. Peu après, un camion stationne à 2 m de ma tente en laissant tourner son moteur pendant 10 minutes. J’écrirai un commentaire au parc, quand même. Et je vais dormir de mon mieux malgré la route à proximité.
km jour : 103,1
km total : 1826
départ / arrivée : 11 h 45 / 18 h 45
temps de trajet : 5 : 56
vitesse moyenne : 17,3
vitesse maximale : 47,5
camping : 12 $