
> Bullards Beach State Park (Bandon) – 65 km
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Mardi. Comme prévu, nuit calme à part quelques bruits de route. Levé vers 7 h 45, je fais un peu de lavage avant de rédiger le journal d’hier. Le ciel est d’un bleu sans partage et la température très confortable pour le moment. Je salue Anthony et je pars par l’ancienne 101 devenue sentier.
Ce trajet est un ravissement. La route étroite, assez détériorée mais facile à vélo, monte dans les bois avant d’ouvrir sur une série de très beaux points de vue.
De retour à la 101, je longe la mer jusqu’à Port Orford. Je fais l’essentiel de mon épicerie puis le combat commence. Le vent est de face, très fort, et j’avance souvent à moins de 10 km/h. En plus, je suis loin de la mer et je vais de bois en villages décrépits. Excitant…
Je croise quelques cyclistes. Je ne sais pourquoi, nous commençons à parler avec un jeune homme : anglophone, Colin vient de Montréal. Sa copine Prudence vient du Saguenay. Nous jasons un bon bout de temps au bord de la route. Ils complètent un voyage entamé l’été dernier.
Nous reprenons la route. Grâce aux arbres, ça avance un peu mieux. Plus loin, deux jeunes femmes sont arrêtées sur le gazon. Katia et Anne, deux enseignantes québécoises, en sont à leur premier long voyage à vélo. Nous jasons longuement, regardons des cartes, échangeons trucs et commentaires. Je leur donne un petit coup de main avec leur appareil photo, et nous finissons en photos de famille. Une autre belle rencontre.

Vaille que vaille, les kilomètres s’accumulent lentement, malgré le vent. En arrivant à Bandon, une affiche signale une route panoramique. Ça m’intéresse, bien sur. En arrivant aux points de vue sur la mer, je constate que le vent apporte de gros nuages. Pluie en vue ? En tout cas, c’est glacial.
En ville, je complète mon épicerie puis arrête à la boutique de vélo. J’y achète un coupe-vent jaune fluo – sécurité oblige – et une bonne carte vélo de la côte de l’Oregon. Une jeune ado me dit que sa mère parle français, et celle-ci, propriétaire de la boutique avec son mari, arrive sur les entrefaites. Originaire du Manitoba, Linda a vécu quatre ans à Montréal, s’y est impliquée dans le vélo, a même fait le Tour de l’Île. Elle retrouve son passé et le français avec ravissement.
Je suis presque à destination. Il suffit de traverser la large rivière Coquille, et ça y est. Il y a un peu d’attente pour entrer au camping, puisque un couple a des mélanges de réservation. Trois dames avec des chevaux dans une remorque viennent me parler, puis une autre dont le français est excellent. Originaire d’ici, elle a appris la langue à Paris et l’a enseigné aussi.
Le site pour randonneurs est tout neuf, avec des casiers pour la nourriture offrant aussi la recharge USB par panneau solaire. Il y a des tentes un peu partout, mais un seul jeune homme. Nick en est à son deuxième long voyage à vélo – vers le sud, évidemment – et me donne des cartes du nord de Washington. Il transporte avec lui une minuscule basse électrique aux cordes en caoutchouc. Il en joue très bien.
Nous nous séparons car il commence à y avoir un léger crachin. J’écris tant que la lumière est suffisante, puis passe à la douche. J’arrête au site de Matt et Susan, l’enseignante de français, qui m’avaient invité. C’est presque dodo, alors nous prenons rendez-vous pour demain matin. Il est près de 23 h, alors dodo au lointain son des vagues.
km jour : 64,7
km total : 932
départ / arrivée : 10 h 15 / 18 h 40
temps de trajet : 4 : 29
vitesse moyenne : 14,4
vitesse maximale : 49,5
camping : 5 $
64,7 932,0 10 : 15 > 18 : 40
14,4 49,5 4 : 29 5,00 $