Les extrêmes

> Harris Beach State Park (Brookings) – 105 km
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Dimanche. Levé vers 7 h 15, j’apprécie mon site sous les pins : il y a du brouillard et tout est humide autour. Comme prévu, je rédige mon journal avant de ranger et de sortir. Mes voisins John et Mary sont presque prêts et partent les premiers, Jenny est prête quelques minutes avant moi. Tous, nous nous saluons avec émotion, heureux de cette belle rencontre.

Sur la route, les séquoias et le brouillard sont maîtres du paysage pour 15 kilomètres magiques. En ce dimanche matin, j’ai l’impression d’être dans une cathédrale. Après une bonne descente, c’est le retour à la 101. Heureusement, l’accotement est bon, mais ça continue à descendre rapidement et ce n’est vraiment pas chaud.

La route traverse puis longe la rivière Klamath avant de remonter longtemps. Un temps, le soleil semble percer, mais alors que je retrouve la forêt de séquoias, c’est le brouillard qui revient en force.

Quand la vraie descente commence, une petite pluie glaciale s’ajoute au portrait. Le brouillard est si dense que l’on ne voit qu’à quelques mètres, mais je roule assez vite car je suis au milieu de la route et à peine visible. C’est à la fois pénible et assez inquiétant. Heureusement, aucune voiture ne me rattrape et je survis jusqu’à un belvédère. Je devrais voir la ville et la baie de Crescent City, mais je ne vois que le brouillard. Je prends quand même un bon repas, j’ai faim.

La pluie cesse. En ville, je fais halte à l’épicerie, un rituel. Ensuite, des panneaux me guident sur des routes de campagne dans la plaine. C’est assez morne mais facile. Une jolie invention : en approchant d’un pont étroit, un détecteur de vélos avertit les automobilistes de ma présence. Alors que je rejoins à nouveau la 101, un jeune joggeur me suit et me dépasse même, à 20 km/h. Il est rapide !

Désormais, ce sera la grand route. Peu après 17 h, je quitte la Californie pour l’Oregon. Si le moderne et écolo centre d’information touristique est déjà fermé, j’y trouve un dépliant indiquant les campings d’état le long de la côte. C’est déjà ça. Il y en a un tout de suite après Brookings : je m’y dirige alors que le soleil sort.

La traversée de la ville est plutôt facile, même si un commerce n’attend pas l’autre. Il fait très beau et c’est très splendide côté mer. Un petit bout de piste cyclable me mène au camping.

Il est complet, mais je l’ai appris : il y a toujours de la place pour les cyclistes et randonneurs – sites « hike and bike ». C’est bien le cas. Je m’installe et je mange rapidement, car des sentiers vont vers la mer et j’ai le goût d’en profiter.

À quelques minutes de marche, un belvédère avec vue sur les plages, les gros blocs dispersés, les îles, les falaises, le soleil couchant. Magnifique ! Les vagues s’infiltrent par une ouverture dans un gros bloc – un genre de Rocher Percé – et s’étalent en éventail en arrière.

Je descends jusqu’à la plage, puis je remonte pour attendre le coucher du soleil. Il n’est pas spectaculaire, mais le site l’est.

De retour au camping, un abri offre bancs, lumière et prise électrique. Je m’y installe pour écrire le journal, devisant avec un cycliste plutôt réservé. À 23 h, douche, puis dodo… mais après une rencontre avec deux jeunes élans en revenant à ma tente !

km jour : 104,7
km total : 783,0
départ / arrivée : 9 h 30 / 18 h 30
temps de trajet : 6 : 39
vitesse moyenne : 15,7
vitesse maximale : 56,3
camping : 5 $